
Amateurs
de bizarreries en tout genre, Goad
est le groupe qu’il vous faut ! Tiré de l’écurie
zarb de Black
Widow (la
célèbre veuve noire, brrr…), ce groupe italien
existe depuis au moins 1985, date de leur premier méfait (au
nombre de 8, incluant des œuvres comme "Tribute to edgar
allan poe" (1994) ou "The wood - dedicated to h.p.
lovecraft" (2006). Le groupe n’en a pas moins jamais
dépassé le statut underground dans lequel sa musique
puise sa source. Nous sommes indéniablement en présence
de dark progressive dans ce qu’il a de plus étrange. Le
groupe est composé de Maurilio
Rossi
(bass, guitars, keyboards, vocals), Gianni
Rossi
(guitar), Paolo
Carniani
(drums), Roberto
Masini
(violin) et Francesco
Diddi
(violin, flutes, sax, keyboards). Noyé sous une production
(volontairement ?) médiocre qui vous obligera à
pousser le bouton volume de votre appareil si vous voulez entendre
quelque chose, production étouffée à l’extrême
(tous les instruments semblent avoir été capté
sous une couverture, mention spéciale à la batterie en
carton), le groupe n’a pas beaucoup d’atouts dans sa
manche pour séduire, si ce n’est – justement –
cette "particularité", bien à lui
(personnellement, je n’avais jamais entendu ça !).
Tout ne serait pas perdu si les instrumentistes pouvaient briller, ce
qui n’est pas le cas, tant tout est lent, hypnotique, étouffé,
sourd. Impossible de distinguer quoi que ce soit dans ce magma
informe où rien ne se détache, franchement, j’ai
déjà entendu des bootlegs sonner mieux que ça.
Les plus téméraires seront définitivement
achevés par la "qualité" du chant de Maurilio
Rossi,
plaintif à souhait, limite faux, horrible par moments et
franchement détestable ! Le groupe se réclame de
King
Crimson
(d’ailleurs, on a le droit d’endurer la pire version de
"21st
century schizoid man" qu’il m’ait été
donné d’entendre…) et du early Genesis
(je me
demande bien si c’est sérieux, une telle référence,
car la musique délivrée ici n’a strictement aucun
rapport avec la genèse) sans parler de Van
Der Graaf Generator
(dont il
reprend tant bien que mal "killer", dans une version
littéralement massacrée, pauvre Peter
Hammill !).
Le pire dans tout ça, c’est que, au bout de quelques
écoutes, on en vient à apprécier les quelques
mélodies sympas, même si l’on ne peut
indéniablement que se dire qu’il s’agit d’un
monumental gâchis (comme cette idée d’inclure du
Wagner
en fin de disque !). Maintenant, nul doute qu’il doit
exister un public pour ce genre de "CDvni" ! Si vous
voulez écouter un bon Black
Widow,
je vous
conseille plutôt l’album de Orne
que je chronique dans ces pages. NB : je note que 99% des
groupes signés par Black
Widow se
réclament des mêmes références musicales,
ça commence à bien faire, mais bon, y’a sûrement
un public de
vieux babas nostalgiques des 70’s pour ça…
Renaud Oualid
Site du label : Black Widow
Chronique mise en ligne le 18/09/2007 et consultée 580 fois |