LE DERNIER NUMERO:
Sommaire du n° 92
Paru le 28/04/2015
Motis : Le Grimoire (2007 - livre - parue dans le Koid9 n°65) |
Double actualité pour nos rockeurs médievaux franc-comtois avec la sortie simultanée d'un livre et d'un album live, présentés comme un pack rétrospectif mais dont vous pouvez acquérir chaque élement séparément chez l'éditeur Musea. Ils n'ont aucun rapport direct entre eux si ce n'est que chacun à sa manière tire un bilan de (déjà) 8 ans d'existence (Accès direct au Live Crescendo). LE GRIMOIRE :
Ce
livre de près de 200 pages qui reprend l'illustration de
l'album L'homme-loup n'est pas un traité de magie obscure. Au
contraire il dévoile l'arrière du décor, fait la
lumière sur les petites et les grandes histoires qui ont
permis à l'alchimiste de créer Motis
et d'en faire ce qu'il est aujourd'hui. L'ouvrage se découpe
en 3 parties bien distinctes : l'histoire tout d'abord du groupe
depuis sa génèse, puis la présentation complète
de la discographie (chroniques + textes des chansons) et enfin des
interviews du trio. L'histoire
s'emballe ensuite et Emmanuel
raconte tout ce qui a jalonné son parcours jusqu'à
aujourd'hui. Les détails fourmillent tellement que c'est à
croire qu'il a tenu un journal intime au jour le jour. La rencontre
des gens importants : Remy Diaz
qui, dès 2001, le rejoindra en tant que percussionniste,
l'arrivée de son frère Florent
en 2002, ou encore en 2005 la rencontre et l'amitié qui va
s'installer avec un de ses héros, Francis Décamps.
On partage son soulagement quand enfin, après 4 ans
d'autodistribution et 5 albums, il est signé par Musea
Parallèles. On visite
avec lui la France, la Belgique, la Suisse pour des haut lieux de
musique : Festival Interceltique de Lorient,
Festival Massif Celtrad,
Festival Multiculturel Issiéla,
Printemps de Bourges,
Festival Hors Tribu
... On rit de leurs galères (Festival de Othe,
Festival des Eguillennes,
Spirit of 66 désert
...) finalement bien peu nombreuses par rapport aux moments de joies
intenses, comme cette première partie de Ange
à Juraparc en
2004. On applaudit à toutes ces prouesses techniques et ces
trafficottages d'instruments et on salue de respect leur écoute
des groupes partageant les mêmes affiches qu'eux ... Les
30 pages qui suivent sont l'oeuvre de Frédéric
Gerchambeau, chroniqueur chez
Ethnotempos, Whaye
Notes et Traverses,
qui s'est pris d'amour pour le groupe le jour où il écouta
Prince des Hauteurs. Il signe donc les chroniques de tous les albums,
studio et live dans l'ordre chronologique : A chacun son Graal
(2000), La fête des fous (2001), Première veillée
(live 2001), Dansons (live 2003), La dame et le dragon (live 2004),
Prince des hauteurs (2004), L'homme-loup (2006) et Live Crescendo
(live 2007). Sont présents également tous les textes de
chansons, ce qui permet de constater que l'écriture d'Emmanuel
Tissot est vraiment soignée,
bien documentée et vraiment dans l'esprit des troubadours. L'histoire contée dans Le Grimoire s'achève précisément le 18 août 2007 à St-Palais-Sur-Mer, face à l'océan Atlantique et une foule conséquente, après le concert donné dans le cadre du Festival Crescendo faisant l'objet de ce cd. Le répertoire fait bien sûr la part belle au dernier album studio en date, L'homme-loup (Koid9 n°61), dont 4 titres sont tirés, mais également du tout premier album, A chacun son Graal, avec 3 extraits. Sans connaître les versions originales, sachant qu'à l'époque Motis était un seul homme, on ne peut que présumer d'un profond remaniement ménestrel. C'est sans aucun doute le cas du morceau-titre "A chacun son Graal" qui clôt ce cd d'une manière éclatante, le long développement final à base d'orgue, de flute et de guitare acoustique rattachant à lui seul cette musique au giron progressif. Comment ne pas penser aux plus belles heures de Jethro Tull ! Avant cela on n'aura évidemment pas éviter d'évoquer Ange ou Malicorne, mais ça, vous le savez déjà. Par contre, quelle incroyable et lumineuse idée sur "Les normands" de retracer l'invasion viking sur fond de ... reggae. A vrai dire chaque titre réserve son lot de surprises et de joutes instrumentales : la plupart oscille autour des 5 minutes et certains les dépassent allègrement. Ce live illustre donc à merveille les propos tenus dans le livre. La base est médiévale mais le traitement est rock. L'anachronisme n'est en rien gênant, bien au contraire c'est ce qui fait le charme de la musique du trio qui de surcroît le revendique. Je me dis alors que nos 3 gaillards dans leurs tenues de scène se couleraient à merveille dans le décor du château-fort de Guédelon actuellement en construction près de St-Amand-en-Puisaye en Bourgogne, tout aussi anachronique bien que dans le respect des règles de l'époque. Laure Dofzering Site du groupe Chronique mise en ligne le 04/06/2008 et consultée 1263 fois |
NB : les propos tenus dans les chroniques n'engagent strictement que leurs auteurs, fautes d'orthographe comprises le cas-échéant, le responsable du site n'ayant pas le temps de tout relire et n'étant pas exempt d'en faire lui-même !