S’il y a une chose qui m’horripile plus que tout dans le "microcosme progressif", ce sont les musiciens prétentieux ! C’est le cas des membres d’After Crying qui, parce qu’ils ont une formation "classique", ont pris la grosse tête. Le pianiste Csaba Vedres fut le fondateur et le leader de la formation hongroise jusqu’à "In profondis". Je dois d’ailleurs avouer que je préfère After crying depuis qu’il n’en fait plus partie. Les 3 premiers albums, s’ils contiennent quelques belles progressions instrumentales (magnifiées sur le double live "Struggle for life"), sont quand même bien chiants (c’est mon avis, vous pouvez ne pas être d’accord...). Mieux vaut écouter de la "vraie" musique de chambre, tant qu’à faire ! Comme Vedres en était à l’époque le principal responsable, vous ne serez pas étonnés que je porte la même appréciation sur son album solo "Fohast - Breathed prayer". Ce disque est une compilation des 5 albums du pianiste/chanteur réalisée par Gergely, le patron du label Periferic. Aux 20 plages sélectionnées, Vedres a tenu à nous faire découvrir 10 courtes études pour piano supplémentaires. L’album n’est pas désagréable en fond sonore. Il s’agit de musique d’ambiance au piano, plus chant, violoncelle et trompette de temps en temps, me rappelant les illustrations sonores de films muets du début du 20ème siècle ! Le problème, c’est que si vous n’avez pas le film qui va avec, vous risquez de vite vous ennuyer. Voilà de la musique romantique contemporaine brute, à tendance mystique parfois, sans pulsation ni réel arrangement, à ranger aux côtés des albums les plus soporifiques d’Antony Phillips. N’est pas Gershwin qui veut...

Hubert Allusson

Chronique mise en ligne le 23/12/2008 et consultée 481 fois