
Si
les tributes aux grands groupes progressifs n’apportent rien de
nouveau, l’idée de l’association finnoise Colossus
est
franchement originale. Rendre hommage non pas à des formations
musicales, mais à des œuvres littéraires
("Kalevala") ou du 7ème
art. Ainsi, c’est à des compositions originales
"inspirées de…" que nous avons à
faire. Avec "The spaghetti epic 2", Colossus
a demandé à 3 artistes de composer chacun une pièce
de 25mn en relation avec "Le bon, la brute et le truand" de
Sergio
Leone,
dans un style proche du progressif italien des années 70
(Banco,
PFM,
Le Orme…).
Ensuite, les artistes ont eu carte blanche. Et le moins qu’on
puisse dire, c’est qu’ils ne se sont pas bridés,
car il est bien difficile de voir le rapport entre leur pièce
et le film de Serge
Leone. Il
faut dire que la partition originale d’Ennio
Morricone est
tellement culte qu’il fallait bien s’en éloigner
pour être crédible. Bon, le film n’est donc qu’un
prétexte à la compilation de trois épiques bien
fichus issus de 3 formations différentes. Pour illustrer "le
bon", nous découvrons Randone,
le combo de Nicola
Randone
(chant, guitare et claviers). Sa composition comporte quelques
allusions légères aux thèmes instrumentaux du
film et offre une musique délicate, chantée en italien.
J’aime beaucoup… Derrière
La Voce Del Vento,
on trouve Andreas
Tillisoni
et Guy De
M’Anningi,
qui ne sont ni plus ni moins que les patronymes italianisés
d’Andy
Tillison
et Guy
Manning de
Parallel Or
90° et
de The
Tangent.
Alors là rien, mais alors rien à voir ni avec le prog
italien, ni le film de Sergio
Leone. Le
duo fait la musique qu’il a toujours fait : un prog a base
de claviers plus emersonien que transalpin. Le dernier titre, celui
censé illustrer "la brute" n’est pas très
agréable, ce qui est logique compte tenu du personnage qu’il
veut illustrer. Nous sommes avec Tilion
en présence de l’école italienne héritée
de Van Der
Graaf Generator.
Le chanteur, Andreas
Ricci, est
outrancier à l’envi et la musique souvent dissonante.
Perso, j’aurais tendance à trouver cela prise de tête,
mais je suis conscient que nous sommes en présence d’une
musique qui progresse vraiment. J’adore vraiment le film "Le
bon, la brute et le truand" et je ne peux imaginer une autre
musique que celle de Morricone
l’illustrer. Si vous faites abstraction du thème du
disque, vous avez 3 suites de plus en plus aventureuses de 25mn
chacune. J’ai toujours pensé que 15mn était la
durée maximum (sous peine de décrocher) pour un morceau
de rock progressif. Les amateurs ultimes apprécieront la prise
de risques des musiciens.
Cousin Hub
Site du label (Musea)
Chronique mise en ligne le 07/07/2009 et consultée 396 fois |