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Sommaire du n° 92
Paru le 28/04/2015
L'impero Delle Ombre : L'impero Delle Ombre (2005 - cd - parue dans le Koid9 n°53) |
Quand il voit la pochette de l’album, l’amateur de musique rock & progressive se dit qu’il vient de tomber sur un album de musique extrême, entre Death brutal et Black Metal scandinave, l’archétype du disque qui va exploser ses tympans, ses enceintes, ses relations de bon voisinage et ses convictions religieuses. Bien que le squelette à la faux ait l’air plutôt sympa, le chroniqueur qui s’y connaît suppute déjà le carnage électrique contenu dans la petite galette brillante. Alors, d’une main tremblante, l’auditeur appuie sur "Play" tout en gardant l’autre main sur le bouton "Volume", histoire de ne pas être surpris par un démarrage cataclysmique. Sur le premier titre, c’est en fait le "lac des cygnes" qui est revisité par un piano inquiétant qui introduit en douceur "condanna", un morceau de huit minutes. L’apocalypse prévue n’a pas lieu. Mieux, c’est un Heavy Metal à l’ancienne qui est proposé. Un peu répétitif certes, mais enjoué, technique, chanté très correctement (en italien), avec des chorus de guitares précis et peu démonstratifs. Ben, y sont où les cris des monstres, les grognements d’outre tombe, les hurlements de damnés ? Pas dans ce premier album de l’empereur des ombres, dont le son un peu daté, rappelle immanquablement Black Widow et Black Sabbath. Rassuré, le chroniqueur détaille un peu les infos fournies par Black Widow (le label, pas le groupe !). Apparemment L’impero Delle Ombre officie dans un style nommé "Dark Heavy Prog", et rassemble sur cet opus la rythmique du défunt combo Sabotage, les frères Caroli (Enrico à la basse, Dario à la batterie), ainsi que les frangins Cardellino (Giovanni au chant et Andrea à la guitare). Les musiciens affichent sans pudeur leurs influences : Le Sabbath d’Ozzy, Jacula (pas très connu il est vrai), la NWOBHM des 80’s (Angelwitch en tête), la scène Metal italienne (de Malombra à The Black). A
l’écoute, on pense surtout aux groupes de Hard Rock des
70’s. Le titre "rituale", concis et direct, donne
même dans le Stoner nordique. "Tormento…"
et ses 9 minutes de Doom Metal inspiré se rapproche de "
Sabbath bloody sabbath" le plus progressif (si l’on peut
dire) des disques du sabbat noir.
Tout
ici est excellemment fait, avec de la recherche dans les
développements, en contraste avec des riffs efficaces
omniprésents, avec aussi ce chant en italien, expressif et
posé, qui confère une certaine originalité à
ce type de Metal si conventionnel. Et puis, il y a pas mal
d’imagination dans les enchaînements entre l’intro
"nel giardino", le lourd "il giardino dei morti"
et la pièce "ghost" découpée en 4
parties. Bien que basique, la musique est ambitieuse et réfléchie,
à la manière d’un My Dying Bride par
exemple. L’auditeur, surpris et charmé, se dit qu’avec une prise de risque accrue, ce groupe pourrait marcher sur les traces des grands groupes métalliques assagis tels Amorphis ou Anathema. Il conviendra donc de garder un œil sur ces lugubres italiens. Dominique Reviron Site du groupe Chronique mise en ligne le 14/07/2009 et consultée 406 fois |
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