Tears Of Anger est un groupe suédois dirigé par les frères Jansson : Benny (guitares) et Björn (chant). Ils sont secondés par les 2/3 de Mind's Eye, à savoir Daniel Flores (batterie, claviers) et Johan Niemann (basse). Ceci dit, le groupe possède un style assez différent de celui de Mind's Eye, nettement plus direct et plus heavy, tout en gardant occasionnellement des nuances progressives, bien que les 12 morceaux de cet album soient d'une durée située entre 3'30" et 5'30".

Si on veut jouer aux comparaisons, on pourrait rapprocher TOA de Evergrey, peut-être d'ailleurs aussi à cause de la voix de Björn Jansson. Son timbre est relativement grave et éraillé, comme celui de Tom Englund, mais les deux chanteurs sont capables de calmer le jeu et c'est d'ailleurs bien dommage qu'ils ne le fassent pas plus souvent, au lieu de pousser et de monter inévitablement dans les aigus. Par ailleurs, il est facile de faire le parallèle entre la musique des deux groupes, à la fois très heavy et mélodique, empreintes toutes deux d'une grande mélancolie, d'un ton dramatique et même tragique, même si Evergrey a tendance à ajouter un peu plus de claviers (ils ont un claviériste à temps complet, même si celui-ci semble parfois être parti fumer une clope !).

"In the shadows" possède un paquet de bonnes mélodies qui gagneraient parfois à être arrangées de façon plus subtile. Les parties de guitares rythmiques sont souvent hachées et très lourdes, alors que les solos sont plus légers et assez bien construits, mélodiques, atteignant des suraigus très purs et lyriques. Les morceaux sont en général plus réussis lorsque les claviers sont de la partie… comme sur "I hate you" (orientalisant), le plus symphonique "sell my soul", entre autres. Amusant de constater qu'ils ne sont pas crédités, comme si le groupe les considéraient comme négligeables. Toujours est-il que si vous appréciez les qualités citées ci-dessus et la voix de Björn Jansson (pitié, davantage de registre clair et grave !), ce second album de Tears of Anger est une bonne affaire.

Marc Moingeon

Chronique mise en ligne le 04/12/2009 et consultée 384 fois