
"Tidings"
est le cinquième album de ce groupe Norvégien qui a
connu de nombreux changements de line-up. Fondé à la
fin des années 70, Kerrs
Pink
sort 2 albums, "Kerrs Pink" et "Mellom oss",
respectivement en 1980 et 1981. Puis les indisponibilités font
que le groupe peine à retrouver une cohésion et il
faudra attendre 1993 pour qu’un nouvel album ne sorte, "A
journey on the inside". "Art of complex simplicity"
suit en 1997 et ne remporte pas un vif succès auprès
des critiques. 5 ans plus tard, voici "Tidings", un album
néo progressif planant et envoûtant (qui n’est pas
sans rappeler Camel)
grâce notamment aux mélodies empreintes de la culture
scandinave du groupe et aux vocalises féminines de Tracee
Meyn.
Le chant, en Anglais, est assuré par un nouveau venu Lasse
Tandero
et il se révèle être à la hauteur, comme
tous les autres musiciens. Un seul bémol cependant : le
groupe possède deux claviéristes; on n’entend pas
franchement un travail distinct qui permettrait de profiter
pleinement de ces deux musiciens. Cependant, le disque tient bien la
route et s’écoute avec plaisir. "Hour glass"
est un titre d’ouverture classique mais plaisant tandis que
"tidings from some distant shores" est beaucoup plus
original, avec une mélodie symphonique, un violon magistral
qui donne une teinte nordique au titre et une voix féminine
sublime. Un must sur cet album ! "Shooting star" et
"yumi yeda", d’une durée de 10 minutes chacun,
proposent des paroles à la Yes,
assez mystiques, mais par contre, la musique n’est pas à
la hauteur. Les titres sont trop longs car il n’y a pas de
rebondissements et pas de travail solide sur les sons (pourtant avec
deux claviers…). Plus de guitares lyriques auraient peut-être
pu relever la sauce. Enfin, pour peu qu’on se laisse porter par
la musique, le dépaysement est garanti ! "Moments in
life" est un morceau rock plus classique au chant féminin
et "mystic dream" et sa partie de piano nous change
d’horizon. Enfin, le CD se termine sur un instrumental intitulé
"le sable s’est écoulé". Comme l’a
récemment fait La
Tulipe Noire
ou plus loin dans le temps I.Q,
c’est au tour de Kerrs
Pink
d’utiliser la langue Française dans un titre !
C’est sans doute pour le prestige ! Si vous voulez
découvrir un néo progressif soigné et plaisant,
même si l’album a des défauts, Kerrs
Pink
s’avère être une bonne occasion pour se dépayser
et voyager au rythme de leurs mélodies.
Fred
Natuzzi
Chronique mise en ligne le 21/01/2010 et consultée 419 fois |