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Sommaire du n° 92

Paru le 28/04/2015

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Sophya Baccini : Aradia (2009 - cd - parue dans le Koid9 n°70)

Sophya Baccini, voilà un personnage fascinant et insolite dans le monde musical actuel. Cette Napolitaine a créé le groupe Presence en 1990, groupe officiant dans un style identifié comme "dark prog", parfois décrit, de manière forcément réductrice, comme la rencontre improbable de Led Zeppelin et de Renaissance. Tous ses albums, 6 studios et 1 live, ont été publiés par le label italien Black Widow comme il se doit. Au sein de ce collectif elle assure le chant et l'écriture des textes.

Sophya a par ailleurs de nombreuses collaborations à son actif, surtout ces derniers temps (Osanna, Tilion, Delirium, …), parfois même seulement pour ses talents de pianiste, ce qui est un comble étant donné sa voix si particulière. La plus notable est la participation au projet international "Kalevala", où pour la première fois elle prenait en charge les instruments en plus d'user de sa voix au timbre inhabituel. C'est d'ailleurs à cette occasion que je l'ai découverte et j'ai trouvé son interprétation proprement hallucinante. Et pour tout dire son morceau est resté pour moi le plus mémorable du triple CD, qui contient pourtant nombre de bons moments. Depuis, je me suis mis en quête d'écouter au moins un album de Presence, mais je n'en ai jamais trouvé. Et maintenant j'ai l'occasion, grâce à l'envoi de cet album promo d'en découvrir davantage sur ce personnage mystérieux, alors j'en profite.

"Aradia", du nom d'une sorcière de la mythologie, est donc son premier album solo. Cette fois elle navigue en totale liberté puisqu'elle est en charge, outre de l'écriture et du chant, des claviers (vintage bien entendu) et des arrangements. Malgré tout elle a reçu, souvent en juste retour de monnaie, l'aide précieuse d'une poignée d'invités, tels Lino Vairetti (Osanna) au chant et Martin Grice (Delirium) à la flûte et au saxophone.

Le gros de l'album est constitué d'une suite de 50 minutes, mais qu'il est possible de voir si on n'est pas italianophone comme une succession de morceaux disparates, complétée par 4 morceaux individuels et une reprise du "circle game" de Joni Mitchell.

Disons tout de suite que l'univers de la dame est très éclectique et surprenant, et qu'il ne faut pas compter fredonner, aussitôt écouté, un de ses morceaux sous la douche, ou alors juste un ou deux. Sa démarche fait indéniablement penser à ces femmes de caractère que sont Kate Bush et Tori Amos, qui font la musique de leur âme et de leurs tripes sans se préoccuper de respecter des formes préétablies ou de plaire à tel ou tel public. Pour Sophya vient s'ajouter une composante sombre revendiquée, et renforcée davantage par le thème choisi, rendant l'approche plus âpre encore. Un genre de Matthew Parmenter (le maître d'œuvre de Discipline) au féminin en quelque sorte, mais en plus varié. Ces deux joyeux drilles auraient toutes les raisons de bien s'entendre à mon avis.

Sophya est dotée d'un timbre unique un peu guttural, avec une vibration naturelle riche en harmonique qui la rapproche de voix comme celle de Marie Laforêt. Elle n'hésite pas à l'occasion à piétiner les plates-bandes de l'opéra classique mais pour de courts moments. Elle chante souvent en italien, parfois en anglais, et même à plusieurs reprises en français. Merci pour ce vibrant hommage à notre langue peu empreintée par les chanteurs étrangers.

La musique est la plupart du temps impressionniste et sans utilisation de rythme, à la manière d'une illustration de film. Quelques morceaux sont tout de même très rock et je les trouve particulièrement réussis, surtout celui qui voit la participation d'une flûte très Jethro Tull, qui évolue ensuite vers une musique plus proche de Solaris (autre très bon groupe à flûtiste).

On le voit, une grande variété de styles est pratiquée, passant par le folk, le classique, le rock progressif et quelques moments vaguement avant-garde, avec cette teinte gothique toujours sous-jacente.

Il faudra un peu de temps pour bien saisir toutes les subtilités de l'univers de cette dame, mais le jeu en vaut franchement la chandelle tant le dépaysement est grand tout au long de cet album très personnel et envoûtant.

Michael Fligny

Chronique mise en ligne le 06/01/2013 et consultée 301 fois

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