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Sommaire du n° 92

Paru le 28/04/2015

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Discus : ... Tot Licht ! (2004 - cd - parue dans le Koid9 n°50)

Lorsqu’en 1999 sort le premier album éponyme de Discus, le peu d’entre nous qui l’écoutèrent le cataloguèrent bien vite comme étant du jazz-rock plus ou moins facile, et que si musicalement il était anecdotique, son intérêt était géographique. Ainsi nous pouvions alors nous targuer de connaître un groupe de progressif indonésien, et qu’après Bahrein avec Osiris, le Pérou avec Fragil, la Russie avec Dawn Dialog, etc, notre genre préféré s’étant développé partout, nous pouvions nous gonfler d’orgueil.

5 ans plus tard, ce "Tot licht !" tel un météore vient nous percuter les neurones. Qu’on se le dise les progrès sont monumentaux, et ce coup-ci, c’est bien pour sa musique que l’on va apprécier Discus.

Cette formation fourmille d’idées et les mélanges de sons et de genres proposés peuvent, il est vrai, dérouter quelques uns d’entre nous.

Pour avoir sondé les gens qui m’entourent, il est clair que ce disque ne laisse personne indifférent, et qu’il est soit adoré, soit détesté. Pour ma part, j’ai adhéré totalement à l’effort demandé même si on ne sort pas indemne de l’écoute des presque 63 minutes des six morceaux.

Ainsi "system manipulation" qui ouvre l’album, commence par du chant traditionnel puis on retrouve le côté jazz-rock du premier disque.

Et puis c’est parti  : alternance de guitares et de rythmiques metal avec des passages jazzy dus à la présence de sax et de clarinette,  opposition entre musique traditionnelle et thrash (nouveauté chez Discus).

Evidemment ce côté "death" notamment à la voix peut gêner, mais la batterie hors norme, une voix féminine, une guitare "sud-américaine" et le violon peuvent, eux, vous séduire.

Le deuxième morceau n’a lui, rien de progressif, c’est un mélange de metal à la Dream Theater, de percussions locales aux sons de bambou et de jazz-rock dissonant. Ce morceau veut-il ratisser large  ? En tout cas c’est bien fait ce mix jazz/trash et ce sont des indonésiens qui l’exécutent, c’est quand même surprenant  !

"P.E.S.A.N." est une précieuse pièce de 5 minutes 32 ciselée par une guitare acoustique, une flûte et une clarinette basse de haute tenue, le tout offrant de subtils arpèges dont la fragilité tient du funambulisme.

Ayant repris un peu notre respiration, nous voilà confrontés aux 12 minutes de "verso kartini…". Une introduction empruntée au théâtre indonésien, et c’est de nouveau ces mélanges de thrash et de jazz-rock, voire même de l’expérimental, j’y retrouve l’esprit de Stereokimono. La flûte est le phare pour tous les autres instruments embarqués eux dans un maelström sensoriel. Elle fédère, calme et apaise. C’est trop riche, il y a plein de sons, d’influences, de références esquissées. Pour nous raccrocher il y a ce chant, fleurant le brésilien et sa chaleur.

Le violon fait la transition à la moitié du morceau amenant une voix féminine pour une quiétude presque japonaise. Restons au Japon pour un passage puissant à la Side Steps, puis, un autre plus court carrément à la Taal, l’ensemble finissant dans un symphonisme sud-américain monstrueux.

Le cinquième morceau est introduit par un violon très grave presque désaccordé qui se mue en duo avec la clarinette, nous sommes dans de la musique contemporaine  ; les italiens de Gatto Marte et les finlandais d’Alamaailman Vasarat doivent apprécier.

C’est sublime d’inventivité, de talent et d’esprit de groupe même si paradoxalement il y a beaucoup de solos, n’est-ce point là faire preuve d’intelligence  ?

L’ultime morceau "Anne" et ses 19 minutes 23 nous ramène dans ces mélanges hard à la Dream Theater, musique traditionnelle, jazz-rock mais intègre un exercice difficile aux voix, propre au folklore indonésien que l'on peut entendre dans les spectacles des gamelans.

Et je me dis que depuis le début, il y a du Prokofiev et du Debussy là-dedans. Je ne sais pas comment on dit "Pierre et le loup" en indonésien mais eux doivent le savoir  !

La présence du sax ténor ne me gène curieusement pas alors que je n’aime pas trop cet instrument en temps normal  ; on retrouve des figures à la Kansas et pas seulement au violon, un développement enthousiasmant à la Zello et une voix masculine haut perchée, c’est l’art de l’énergie contrôlée.

Je suis prisonnier dans ce monde merveilleux, suis-je numéro 6  ? A 12 minutes 40 je décroche. Peux plus  ! Un tourbillon de guitares, des vocaux hallucinatoires, tout est plus hallucinant qu’Ozric Tentacles, le sax me raccroche, la rythmique me happe, la guitare me prend, je reviens et puis le violon me renvoie sur la voix, c’est si bon… Un piano fou me confie à une guitare, à un violon halluciné, je suis ballotté de droite et de gauche, je suis l’homme-voilier, un final yessien, les portes du délire mènent en Indonésie, j’agonise sur une plage de Bali, une femme sublime me demande si je veux un massage, je meurs… A vous Cognacq-Jay  !

Note : 4/5

Bruno Cassan

Chronique mise en ligne le 31/01/2013 et consultée 359 fois

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