LE DERNIER NUMERO:
Sommaire du n° 92
Paru le 28/04/2015
Mary Chapin Carpenter : Between Here And Gone (2004 - cd - parue dans le Koid9 n°60) |
Voici une merveille passée inaperçue dans l’hexagone lors de sa sortie il y a deux ans déjà. L’exemple parfait d’une musique adulte et populaire à la fois. En changeant de producteur (John Jennings remplacé par le pianiste Matt Rollings), Mary Chapin Carpenter livre un disque lumineux, entremêlant une touchante simplicité à la profondeur de textes sophistiqués. Celle qui fût longtemps assimilée au courant Country-Pop (analyse peu pertinente) enregistre ici pour la première fois à Nashville et enchaîne les complaintes dans un style américana qui, en fait, assurément son disque le plus roots depuis ses débuts. Inspiré par son récent mariage ("river", "elysium") et la tragédie du 11 septembre, son approche folk dénué de tout sentimentalisme superflue trace sur les voies d’un classicisme acoustique (fiddle, pedal steel et dobro au générique) et décortique les thèmes du voyage intérieur, de la fragilité de nos vies, de la nature éphémère du bonheur. Aucune prétention pourtant. Les mélodies transpercent la carapace du tout-venant et renforcent le côté introspectif du projet ; loin des oeuvres (remarquables) des débuts. La voix, alto toujours juste, nous fait frémir sur "my heaven" (tiré d’une nouvelle de Alice Sebold), "the lovely bones" ou "one small heart". Dans ses meilleurs moments, "Between here and gone" parvient à transcender ses chansons pour en faire, à l’instar d’un Springsteen ou d’un Neil Young, de vrais morceaux de vie : en témoigne "luna’s gone", "goodnight america" ou "grand central station" (l’histoire d’un type travaillant dans la poussière d’un Ground Zero en ruine). Emotions. Le résultat, sensible et brillant, reflète les mélancolies de l’existence avec une rare sobriété. Epatant. Cyrille Delanlssays Chronique mise en ligne le 24/05/2013 et consultée 300 fois |
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