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Sommaire du n° 92
Paru le 28/04/2015
Erik Norlander : Hommage Symphonique (2006 - cd - parue dans le Koid9 n°60) |
Quand je vous disais dans ma chronique des Rocket Scientists qu’Erik Norlander était un homme très occupé ! A peine 1 mois après la parution de l’album ("Revolution road") de son groupe qu’il avait fait hiberner pendant 7 ans, que voici Erik réapparaissant sur, non pas un mais 2 disques : le sien et celui de sa femme Lana Lane ! Je m’en voudrais de séparer ceux qui s’aiment à la ville comme à la scène, aussi m’en vais-je faire une chronique conjointe de leurs albums respectifs qui, de toute façon, se ressemblent par divers côtés. Tout d’abord, les 2 albums ne sont constitués que de covers : sur celui d’Erik ("Hommage symphonique"), comme son titre l’indique, ce ne sont que des reprises de groupes qu’il admire depuis longtemps et qui ont une emphase symphonique, à savoir Procol Harum, Rick Wakeman (tiens, tiens), Yes, E.L.P. (re-tiens, tiens), E.L.O., King Crimson, excepté Chuck Mangione qui a une approche jazz-rock. Que des titres parus entre 1972 et 1978 ! Sur celui de Lana ("Gemini"), qui aurait pu s’intitulé "Covers Collection 2" (en référence à l’album sorti en 2002), ce sont également des groupes incontournables pour elle : Cream, Pink Floyd (pour un mini "Dark side"), Foreigner, Jefferson Airplane, C.S.N.&Y., Heart, et Moody Blues. Ces 2 albums ont été enregistrés entre juillet et août et mixés tous les 2 en septembre 2006. Donc réalisés ensemble, ce qui donne assurément une unité de tonalité indiscutable !
Les points communs ayant été décortiqués, venons en aux divergences. D’abord les illustrations des pochettes ; Erik & Lana ont conservé leur propre style (magnifique paysage chez Erik, dessin de conte pour enfant chez Lana). Ensuite, Erik a choisi des groupes qui sont pratiquement les plus représentatifs du courant prog de chez prog (il ne manque à mes oreilles que Genesis – puisqu’il aborde Pink Floyd par le biais de l’album de Lana) avec moult claviers munis tous les sons possibles et inimaginables. Ses 8 reprises sont très fidèles aux versions originales et bien que tous les intervenants soient excellents je réserve ma plus haute note à Kelly Keeling, particulièrement esbroufant car il chante à l’aise aussi bien dans les registres vocaux spécifiquement aigus d’un Jon Anderson (réputé pourtant inimitable) que dans ceux d’un John Wetton. D’autre part, les morceaux choisis ne sont pas parmi les plus connus des artistes et représentent à peu près toutes les facettes du rock progressif. L’album s’écoute d’une traite sans provoquer le moindre ennui. Enfin, c’est un régal d’entendre Erik imiter à la perfection (doigté et sons) ses 2 maîtres principaux que sont Rick Wakeman ("sir Lancelot" et "turn of the century") et Keith Emerson ("pirates"). Si j’étais l’un de ses grands artistes, je serais très fier de l’hommage qu’Erik leur rend.
Je sais que depuis une dizaine d’années les disques "tribute" et aux autres "hommages" ou reprises sont très "tendance". D’habitude, je suis assez cassant avec ce type d’album, car ils cachent généralement le manque d’inspiration des "artistes" qui les produisent. J’en ai marre d’entendre Higelin bêler Trénet, Le Forestier singer Brassens, la "tare Ac’ " bousiller Polnareff, etc. Dans ces 2 disques c’est quasiment tout le contraire : Erik, Lana et leurs amis rendent humblement et sincèrement hommage à leurs artistes préférés dont la plupart sont totalement hors mode et à mille lieux des canons des musiques dites actuelles. L’Amour qu’ils portent à leurs auteurs transpire à chacune de ces reprises. Erik & Lana, pour des albums de reprises aussi bons que ces 2 là, c’est quand vous voulez ! Gilles Masson Chronique mise en ligne le 24/05/2013 et consultée 409 fois |
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