Si la carrière de Shadowland reste encore assez confidentielle pour le grand public, il en va tout autrement chez les amateurs de néo-progressif savonneux, blindé de synthés sirupeux et de riffs croisés entre heavy passe-partout et soli langoureux  : prenez le trio magique Gilmour, Rothery, Latimer et secouez le tout pour vous donner une idée des choses. Bref, du néo pur jus.

Réunis pour la première fois depuis tripette, le quintet emmené par Clive Nolan (Pendragon, Arena, Caamora) convoque également Mike Varty (Credo, Janison Edge, Landmarq), Mark Westwood (Neo, Caamora), Nick Harradence et Karl Groom tout droit sortis de Threshold. Enregistré au fameux Wyspianski Theatre de Katowice le 16 février 2009, pendant le festival "ProgRock 2009", ce DVD fournis un tour d’horizon complet (près de deux heures d’enregistrement) avec photos, interviews et un documentaire en bonus. C’est bien beau, d’accord. Malheureusement, la musique ne suit pas tout à fait le rythme. Si Nolan fait le boulot côté voix (qu’il assure mieux qu’on ne pourrait l’imaginer) dans un manteau de cuir à la limite du ringard sans jamais s’en départir, les compositions n’échappent pas au manège emballé des suiveurs habituels de Marillion dont on pourra se demander si la digestion de leur "Script for a jester’s tears" sera jamais terminée. L’ensemble attire l’oreille mais il lui manque finalement le souffle nécessaire pour la conserver. Avec un seul nouveau titre à se mettre sous la dent ("the edge of night" qui donne son nom à l’objet), Shadowland ressemble dorénavant à une démarque du projet Arena fondé dans la foulée par un Clive Nolan un peu plus nerveux et inspiré.

Chronique mise en ligne le 21/11/2014 et consultée 295 fois