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Sommaire du n° 92

Paru le 28/04/2015

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COMPTE-RENDUS DE CONCERTS : KOID9 ETAIT LA !

Deep Purple - Lyon - 19 juin 2006 (paru dans le Koid9 n°57)

Lyon s’empourpre profondément le 19 janvier 2006 !

(ou : récit d’un concert par un amoureux de sa ville natale et de Deep Purple)

(ou encore : comment éviter les comptes-rendus sempiternellement parisiens)


Ce jeudi 19 janvier 2006, à la Halle Tony Garnier (anciens abattoirs (glups ! – mais non, pas pour les spectateurs !), bâtiment du début du XXè siècle avec un sol en béton, des murs de pierre surmontés de verre et une armature en acier, bref tous les matériaux idéaux pour écouter de la musique dans de bonnes conditions acoustiques – quand je pense qu’au début des années 80, on nous avait fait la promesse électorale d’avoir un Zénith !) j’avais une fois de plus (la 10ème précisément) rendez-vous avec la légende vivante des fondateurs du hard rock : j’ai nommé Deep Purple.

A 21h très précisément, les lumières s’éteignent et après un petit film où on voit les 5 "purpliens" sortir d’un même flight case (trucage !), Ian Paice démarre les hostilités par un mini solo de batterie introduisant “pictures of home”. Un flot d’impressions me submerge : le son (surtout pour cette salle) est royal, Ian Paice est stupéfiant de métronomie, Roger Glover fait vrombir sa basse Vigier comme jamais auparavant (là aussi, son mini solo au milieu de “pictures of home” est une leçon pour tous les bassistes en herbe), Steve Morse n’avait pas été élu meilleur guitariste pendant 5 ans (de 1982 à 1986) par le journal Guitar Player pour rien, Ian Gillan est souriant et très décontracté (peut-être trop comme on verra plus tard), quant au petit dernier Don Airey, il remplace Jon Lord(comme il l’avait déjà fait au sein de Whitesnake) en parfaite copie carbone (ce qui n’est pas rien !) et démontre qu’il est parfaitement intégré à ce Deep PurpleMark VIII.

Suit une curiosité : “things I never said”, le bonus track japonais du dernier album "Rapture of the deep" ! Il est difficile d’en dire grand chose quand on découvre pour la première fois un morceau, surtout sur scène où les autres sens que l’ouïe sont déjà largement sollicités – la vue bien sûr par un light show certes conventionnel mais parfait, mais aussi l’odorat (ah ! la flagrance de ma voisine de gauche, hum ! l’odeur sans aucun doute illicite d’un spectateur sur la droite), le toucher (les bousculades dans la fosse en début de concert sont toujours une plaie pour le photographe amateur que je suis, sans parler de mon voisin de devant qui me marche allègrement sur les pieds – hélas non, pas de toucher avec ma voisine de gauche !), quant au goût, je reconnais qu’il est rarement sollicité à un concert (sauf si la voisine de gauche est consentante). Je ne suis pas persuadé que c’est une bonne idée de placer ce morceau inédit en Europe dans cette setlist dès le deuxième titre : ça fait un peu tomber l’ambiance ! Après une introduction verbale de Ian Gillan pensant que l’heure était déjà venue de jouer “ted the mechanic” suit encore un nouvel extrait du dernier album “wrong man”. L’oubli de Ian fait marrer ses collègues et le public sent que la bonne humeur est de mise au sein du groupe. Pas de prise de tête et en parfaits pros, l’erreur est corrigée prestement. Il n’y a pas que les annonces que Ian oublie, puisqu'il ira souvent consulter les textes des nouvelles chansons avant de les chanter. Après “ted the mechanic”, s’ensuit un “living wreck” de toute splendeur. Si je ne me trompe pas, c’est la première fois que cet extrait d’"In rock" est exhumé depuis 35 ans ! D’ailleurs, à la place d’un des trop nombreux extraits de "Rapture of the Deep" (postérieurement à “ted the mechanic”, nous aurons le droit de découvrir la chanson qui a donné son nom à l’album, puis “back to back” et enfin “before time began”). J’aurais bien apprécié (et le public aussi sans doute) un bon “flight of the rat” voire un déjanté “hard lovin’ man”. Je peux toujours espérer qu’une prochaine fois, mon vœu sera exaucé.

A “contact lost” (seul mini extrait de "Bananas" !) est enchaîné “well-dressed guitar”, ce qui permet à Ian Gillan de reposer sa voix (apparemment, il en avait vraiment besoin) et de se changer (il troque sa longue chemise blanche contre un boléro de couleur), et surtout d’admirer tout le savoir-faire, la technique et l’émotion dont est capable Steve Morse. Sa bonne humeur et son sourire permanent sont indissociables du personnage. Si ce n’était sa jeunesse (52 ans cette année tout de même), les personnes voyant Deep Purplepour la première fois auraient du mal à croire qu’à sa place, il y avait un autre guitariste mythique tellement il s’est approprié les morceaux d’antan et a effacé par sa simplicité et sa jovialité le taciturne fondateur.

Un solo de clavier est lié à “lazy”, permettant à ceux qui n’avaient pu voir la tournée "Bananas" de découvrir seul sur scène le dernier membre arrivé au sein de Deep Purple. Dans la cascade de notes infligées dans ce genre d’exercice, l’intro de “la Marseillaise” a été intégré (exactement comme l’avait fait Jon Lord le 16 mars 1973 au Palais des Sports de Lyon – j’y étais et je m’en souviens – et non, Alzheimer n’a pas encore d’effet sur moi) – une parfaite copie carbone vous disais-je plus haut ! Puis c’est l’intro de “perfect strangers”. L’ambiance dans la fosse redevient chaude. Que vous dire de plus sinon que ces étrangers (anglais) ont exécuté ce titre parfaitement. Ah si, j’oubliais une nouveauté : pendant les soli de Don Airey, Ian Gillan agite ses mains bras tendus et demande au public d’en faire autant, ce qui permet de donner une meilleure vision du mot "marée humaine".

Après “junkyard blues” et “sometimes I feel like screaming”, on sent la fin du concert arriver par la succession des titres emblématiques qui ont contribué à faire de ce groupe une légende éternelle au Parthénon du Hard Rock : “space truckin'” (introduction par la basse en solo), “highway star” (impérial) et, bien sûr, “smoke on the water” au cours duquel, tradition oblige, le public chante seul le refrain (au fait, à quand le remplacement de “la Marseillaise” par “smoke on the water” car j’ai constaté que le public français en connaissait mieux le texte que son propre hymne national ?).

Un rappel, un seul, prétexte à ajouter encore un nouveau titre de circonstance “kiss tomorrow goodbye” et l’indéboulonnable “black night”, que j’ai trouvé toujours aussi bon mais peut-être un peu plus sobre que d’habitude. Les lumières s’éteignent et un nouveau film est diffusé : les 5 membres retournent dans le flight case vu au début du concert (re-trucage !). Une manière de signifier qu’il est l’heure de rentrer chez soi et de faire le bilan de ce concert.

Côté positif : un “living wreck” inespéré et éblouissant ! Une mise en son et image parfaite ! Les titres du nouvel album passent formidablement bien sur scène et, même s’ils n’égalent pas les morceaux de jadis, ils prouvent néanmoins que Deep Purple n’a rien perdu de sa faculté de composer toujours de grandes et belles chansons. Bien qu’ils jouent ensemble depuis 1965 (en mai précisément quand Ian Gillan intégra Episode Six, le précédent groupe de Roger Glover) ou si vous préférez depuis 1967 (quand Ian Paice arbora pour la première fois le nom de Deep Purple), ce soir j’ai trouvé ce groupe en pleine forme, s’amusant toujours autant sur scène, partageant son plaisir d’être encore là 40 ans après leurs débuts et heureux de conquérir de nouveaux publics (bien qu’à mon avis, le public lyonnais était conquis d’avance).

Conclusion : vivement mon prochain concert de Deep Purple!

Gilles MASSON

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