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Sommaire du n° 92

Paru le 28/04/2015

LE COIN DES ANNONCES :

COMPTE-RENDUS DE CONCERTS : KOID9 ETAIT LA !

Festival Crescendo 2006 - St-Palais-sur-Mer - 18 et 19 août 2006 (paru dans le Koid9 n°59)

Crescendo 8ème, et plus que jamais vivant !

Je ne sais pas si vous vous êtes fait cette réflexion, mais mine de rien nous nous acheminons bon an mal an (surtout d’ailleurs …) vers une disparition des festivals de prog hexagonaux. Les dettes ayant fini par avoir raison d’Eclipse en 2004, puis d’ Horizon-Rock l’année suivante, seuls Prog’Sud à Marseille et Crescendo à Saint-Palais-Sur-Mer répondaient encore présent en 2006.

Et même si la toute dernière édition du festival phocéen a suffisamment fait le plein pour nous permettre d’espérer une cuvée 2007, il est légitime de nourrir quelques inquiétudes quant à l’avenir de la bonne musique en France, qui ne saurait à mon sens durablement exister sans son pendant scénique.

Car ne nous y trompons pas : ces festivals qui disparaissent ne doivent rien à la fatalité mais bien à une inquiétante progression du cocooning … Question : quelle est la seule chose qui de nos jours fasse encore sortir les français de leur coquille ? Les vacances !

Or il se trouve que depuis 8 ans à présent, Crescendo se déroule invariablement dans cette même ville balnéaire prisée de Saint-Palais, et que comble du bonheur il est encore et toujours gratuit ! De la musique sans payer, en bord de mer, pendant les congés (payés, eux …), qui ne prendrait pas ?

On prend les mêmes et on recommence !

Telle est donc la formule d’un succès non démenti à l’issue de 8 ans d’existence et d’un paquet de fabuleux concerts, avec toujours aux commandes Sébastien Monteaud et une équipe plus que jamais soudée et efficace.

Certes, on pourra toujours arguer que parmi ce public de badauds, à peine 10% (et je suis généreux) ont déjà entendu "progressif" associé à "rock", et que rares connaissent les groupes à l’affiche. Mais si ces 90% permettent à l’espèce en voie d’extinction représentée par les 10% restants de bénéficier chaque année d’un spectacle de qualité, on ne va pas faire les difficiles, non ?

D’autant qu’en dépit de la nécessité de composer avec un public « non averti », l’équipe Crescendo n’a jamais cédé à la tentation du clientélisme au moment d’opérer les choix artistiques. Cette liberté de ton et de choix marquait à nouveau la programmation de l’édition 2006, à forte coloration Nord-Américaine.


Le sacre des albigeois

Cette année la francophonie était malgré tout et paradoxalement à l’honneur, avec pas moins de 5 formations sur 7 parlant notre belle langue ; et encore, vu les efforts méritoires de Mike Manring et de Mika Järvinen, introduisant systématiquement chacun de leurs morceaux avec une petite tirade en français, on pouvait avec un peu de mauvaise foi prétendre à un score de 100% !

Avec un quatuor Albigeois en guise d’introduction, j’ai nommé Maldoror, l’équipe crescendo avait une fois encore choisi de laisser les coudées franches à des "locaux de l’étape" du prog avides de se produire devant un public comptant quelques connaisseurs. Maldoror, dont l'album l’ "Arbre cimetière" est enfin sorti en 2004 après une dizaine d'années d'activité du groupe, a joué la quasi-totalité de celui-ci

Assez théâtralisé (le groupe accorde beaucoup d’importance aux textes), le set fut mené bon train et avec une certaine assurance par la formation, sous l’égide du guitariste-chanteur, Christophe Bellières, efficacement soutenu dans son propos par ses quatre compères appliqués sur leurs instruments respectifs, et plutôt à l’aise sur scène pour une représentation que l’on imagine significative par sa portée pour le groupe.

Au final le groupe a su séduire le public et gardera à n’en point douter un excellent souvenir de leur passage en pays Royannais ; ils ont d’ailleurs chaleureusement remercié l’organisation de les avoir conviés à ce rendez vous à présent incontournable de la scène progressive.


Vive le Québec libre !

Après cet amuse-gueule, les estomacs des estivants étaient prêts à Après cet amuse-gueule, les estomacs des estivants étaient prêts à recevoir le plat de résistance, qui cette année sentait bon la La Poutine (pas l’oligarche russe, mais ces frites molles à la sauce et au fromage, le plat national quebécois) !

Hamadryad et Spaced Out, dont vous lirez par ailleurs les entrevues ( et non les "interviews", comme nous reprendraient justement nos cousins d’Amérique !), se produisaient en effet dans cet ordre, même si de mon point de vue ils pouvaient tous deux prétendre à la tête d’affiche de cette première journée du festival.

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Hamadryad débarquait avec une furieuse envie de jouer en France, et plus généralement sur le vieux continent, son expérience scénique se limitant jusqu’alors au territoire canadien. Pour preuve, ce sympathique concert "levée de fonds pour la France", organisé à Montréal deux semaines avant le départ pour Saint-Palais, et dont les entrées fixées à 10$ canadiens devaient contribuer à financer les billets d’avion !

Enthousiasme sincère confirmé par Jean-François Desilets, le bassiste et meneur de jeu du quartet québécois, lorsqu’au milieu du set il interpelle le public en ces termes : "je ne sais pas si vous le savez, mais jouer ici, en France, c’était mon rêve depuis toujours !". Puis d’ajouter, désignant Denis Jalbert à sa droite, "et son rêve aussi !", puis Sébastien Cloutier à sa gauche "et son rêve aussi !" et enfin pointant du doigt Yves Jalbert à la batterie, derrière lui, "et le sien aussi !". Ovation du public, conquis tant par la musique du groupe que par la simplicité de Jean-François. Le fait d’introduire chacun des morceaux en Français, avec cet Québecois accent inimitable, contribue certainement au capital sympathie de la formation. Mais ce serait oublier l’essentiel : le groupe joue, et joue très bien même, avec une complicité sur scène qui cache bien les galères de ces dernières années.

Premier coup dur avec le départ en 2002 du chanteur emblématique de la formation, Jocelyn, à l’issue de la sortie du premier album "Conservation of mass". Cet événement fut vécu par le groupe comme un mini traumatisme, comme me le confiait en privé leur webmestre Christian Lamarche. Mais bien décidés à surmonter cette épreuve, Jean-François Désilets finissait par surmonter ses réticences pour reprendre les parties vocales.

Et la mayonnaise prend, puisque qu’Hamadryad ainsi reconfiguré sort son second opus "Safe in conformity" en 2005, album logiquement à l’honneur au cours du concert Crescendo. Second coup dur mi 2005 cette fois ci avec le départ du claviériste attitré, qui amène le groupe à recruter dans l’urgence Sébastien Cloutier. Un excellent choix s’il en est : bourré d’énergie, sautant comme un cabri sur ses claviers en faisant virevolter ses dreadlocks en tous sens, Sébastien fait surtout preuve du haut de ses 21 ans d’une virtuosité assez hallucinante, mise au service d’un nouveau répertoire (celui de "Safe") par nature exigeant, car très Genesien.

Mais le reste du groupe ne démérite pas, loin s’en faut : au chant Jean-François s’en sort plus qu’honorablement, tandis que les guitares classique et électrique sont tenues de main de maître par Denis ; tout ce joli monde bénéficie de l’assise rythmique efficace et énergique d’Yves Jalbert pour évoluer de concert, tant et si bien que ces 1h30 du concert qui avaient réclamé tant d’efforts au groupe passent comme une lettre à la poste, ce dont personne ne se plaindra à commencer par un public enthousiaste, qui logiquement rappelle les artistes. Mais le petit nouveau Sébastien ayant épuisé tous les morceaux qu’il avait travaillés, le groupe nous gratifie d’un superbe "firth of fifth" puis d’un énergique "21st century schizoid man". Il y a pire pour se quitter !

La nuit s’est à présent bien installée lorsque Spaced Out, deuxième formation Québécoise de la journée, prend possession des lieux. La configuration est pourtant différente de celle de leurs compatriotes d’Hamadryad : ce power trio emmené par Antoine Fafard à la basse, Marc Tremblay à la guitare et Martin Maheux aux fûts n’est pas gêné aux entournures sur cette scène à présent un peu vaste pour eux. Comme en outre l’éclairage scénique s’est fait très discret pour cette dernière prestation de la soirée, et que le groupe se montre moins communicatif vis-à-vis du public que ses prédécesseurs, une ambiance intimiste s’installe sur et devant la scène.

La musique complexe et relativement torturée de Spaced Out, que pour ma part je rapprocherais, l’exotisme en moins, de celle distillée par les mexicains de Cabezas De Cera, s’accorde finalement assez bien avec le tableau visuel que je j’évoque ci-dessus. Le public suit religieusement les prouesses d’Antoine Fafard, impressionnant de technicité sur cette non moins surprenante guitare basse truffée de LED qui permettent de suivre les mouvements de l’instrument même pendant les moments d’obscurité. Antoine est également l’éminence grise du groupe, comme vous le lirez dans l’entrevue qu’il nos a accordée. Marc et Martin appuient donc son propos la plupart du temps, la musique de Spaced Out étant tout de même (et logiquement) centrée sur la basse, mais Antoine leur réserve également de temps à autres des parties de soliste qui leur permet de s’exprimer pleinement tout évitant à la musique développée par le groupe une trop grande monotonie tonale.

C’est ce que j’évoquais en introduction : Spaced Out est un groupe anti-commercial par excellence, dont la présence à Saint-Palais dénote de la liberté de programmation absolue dont l’équipe Crescendo ne se prive pas d’user. Ensuite le public aime ou pas, mais quelque part la chose est secondaire.

En l’occurrence et contre toute attente (étant donné le caractère un peu austère de cette musique), le public reste assez longtemps massé en nombre devant la scène, probablement impressionné par la technicités des trois musiciens, et le caractère surprenant de cette musique qu’assurément on ne risque pas d’entendre sur les ondes. Et même si logiquement (ne serait-ce que du fait des contraintes horaires des estivants) la foule s’est quelque peu clairsemée lorsque le groupe en vient à jouer sa dernière note, le contrat peu être considéré comme largement rempli par Antoine Fafard et ses musiciens, à en juger par la ferveur que leur témoignent les spectateurs à l’issue du set.


Star Trek à Saint Palais !

Non, Spheric Universe Expérience et Rappelle Toi Demain ne sont pas les titres de deux prochaines séries d’anticipation qui vont faire un malheur à la rentrée, mais les doux noms auxquels répondent deux formations 100% françaises d’horizons et d’inspiration sensiblement différents.

Aux commandes de RTD, Francis Reix, guitariste et transfuge de Morrigan que les fidèles de Crescendo auront (entre autres) déjà eu l’occasion d’apprécier sur scène en 2002 lors de la 4ème édition du festival. Epaulé par Bertrand Mathieu au clavier et Jean Luc Chauveau à la batterie, Francis a depuis monté son propre groupe qui prépare actuellement la sortie d’un CD démo 4 titres, interprété durant le concert. Côté compositions RTD partage avec Morrigan le goût des textes et des histoires fortes, mais côté scène Francis à présent vocaliste (en même temps que guitariste donc) du groupe se distingue nettement de Merlin (ndlr : chanteur de Morrigan), la théâtralisation des compositions ayant été abandonnée au profit d’une interprétation plus neutre de la musique. Autant je ne goûte pas particulièrement les envolées lyriques lorsqu’elles ne servent pas directement et uniquement le propos musical, autant il me semble que la prestation de RTD marquait un peu trop la distance avec le public, à l’exception notable du claviériste Bertrand Mathieu qui lui laissait spontanément et ostensiblement transparaître ses émotions alors qu’il martelait véhémentement son instrument ! Probablement le fait de l’émotion, tant il est vrai qu’il est difficile de se produire devant un public de festival, public qui d’ailleurs a manifesté sans ambigüité son intérêt pour la prestation du groupe.

RTD succédait en fait au très sonore SUE (Spheric Universe Experience si vous suivez !), dont les violents riffs Hard (prog ??) Metal avaient contribué 1h30 plus tôt à détourner quelques touristes du front de mer pour les ramener, intrigués, vers cette scène qui semblait avoir pris feu !

Ce quintette dont le chanteur, Franck Garcia, a été récemment recruté officie dans le registre du Metal, disais-je donc, un style que pour ma part j’ai un peu de mal à apprécier même si en l’occurrence la restitution en plein air à Saint Palais constituait un cadre idéal à ce type de performance. Ils sont sympa ces cinq musiciens, et ils ne cachaient pas leur joie d’être sur scène, tant au travers des interventions destinées à commenter leurs morceaux que dans le feu de l’action.

Le public a d’ailleurs rapidement communié avec eux. Côté musical, j’ai noté quelques plans rappelant fortement Dream Theater, mais globalement les compos du groupe n’ont pas grand rapport avec le rock progressif, ou alors autant que Lord Of Mushrooms, la formation niçoise que j’aurais volontiers tendance à comparer à SUE. Sans doute du fait de mes inclinations musicales décrites plus haut je n’ai pas été réellement emballé par cette prestation, ce qui n’enlève rien au fait que les cinq musiciens se sont très honorablement débrouillés. Les compos gagneraient à mon sens à faire une part plus importante à la mélodie et à la cohésion entre les différents registres instrumentaux, mais étant donné leur jeune âge ces cinq là ont encore le temps de trouver leurs marques ! Le groupe achevait son set sur une reprise de Michael Jackson, logiquement plébiscitée par l’audience.


Mike Manring, l’homme qui parlait aux nuages

"His technical requirements are fairly simple and he charges less than Madonna” : c’est ainsi que Michael Manring se présente sur son site ! L’homme, bassiste soliste de son état, est bourré d’humour et plus encore de talent. Riche idée que d’avoir invité ce virtuose de la basse juste avant l’assaut final qu’allait donner Mika Järvinen et sa bande de joyeux drilles Finlandais.

Comme stipulé sur son site, le musicien américain voyage léger : deux ou trois basses, un ampli, un pédalier et une indéfectible bonne humeur suffisent à cet artiste à distiller du bonheur où qu’il se produise.

Autre excellente idée de la part de l’organisation Crescendo, celle consistant à avoir placé une seconde petite scène, à 10 mètres en regard de la principale, au milieu du public. C’est sur ce promontoire à dimension humaine que Mike Manring a pu s’exprimer en toute intimité, au milieu d’un océan de têtes plus ébahies les unes que les autres d’entendre ce que ce diable d’homme était capable de sortir des entrailles d’une guitare basse.

"Je m’appelle Mike Manring, Michel Homme Anneau en Français !" ainsi se présentait humoristiquement l’artiste à son public. S’ensuivaient quelques plaisanteries et autres considérations à propos de son amour pour l’architecture et de la nourriture française, cette sympathique causerie lui permettant de faire patienter son public pendant l’accordage de son instrument ; les curieux sons émanant durant ce préambule ne laissaient en rien augurer du choc qui allait suivre.

Véritable homme orchestre à lui seul, enchaînant toutes les techniques possibles avec une aisance déconcertante, picking, taping, désaccordage dynamique de sa basse grâce à un système de clapets en tête de manche, l’homme parvient à nous faire oublier la formidable complexité technique que requiert ce jeu pour distiller une musique incroyablement raffinée et fluide, où les sections rythmiques et mélodiques se complètent à merveille, toutes issues du même instrument et jouées par le même homme !

C’est bien simple, Antoine Fafard, le pourtant talentueux bassiste de Spaced Out qui avait fait sensation la veille, campé juste derrière moi durant le set de Mike, n’a cessé d’écarquiller les yeux comme un gamin qui vient d’apercevoir son camion de pompier devant le sapin de Noël, tout en me clamant toutes les 30 secondes son admiration pour le maestro !

Deux ou trois morceaux à peine venaient d’être interprétés, et alors que Mike réaccordait son instrument la pluie se mit à balayer la scène ; à cet instant, tous s’attendent à devoir plier le camp, tous sauf Mike qui, loin de s’inquiéter, entame le morceau suivant avec ce sourire aux lèvres qui ne le quittera pas de la première à la dernière note du concert. Et vous savez quoi ? A peine Mike avait-il égrené les 10 premières mesures que la pluie cessait miraculeusement, le ciel laissant même entrevoir les étoiles au dessus de la scène ! Le festival (au sens propre) pouvait continuer au ravissement d’un public qui, lorsque Mike en eut finit avec son formidable set suivi d’un indispensable rappel, fit un véritable triomphe à l’artiste, hommage très largement mérité selon votre serviteur.


Le monde fou de Mika Järvinen

En ce 19 août 2006, des répliques du phénomène tellurique Five Fifteen survenu un an auparavant n’avaient pas encore fini de secouer la côte Royannaise, comme en attestaient les quelques sweat shirts aux couleurs du finlandais fou entrevus dans la foule.

Il faut dire que Mika Järvinen et sa bande avaient sans aucun doute raflé la mise de l’édition Crescendo 2005, ce en dépit de la présence de Pain Of Salvation le premier soir. Aussi Crazy World, la nouvelle formation du "longhair wildman" était-elle largement attendue par un public acquis à sa cause, pour celles et ceux déjà présents en 2005. Les autres allaient voir ce qu’ils allaient voir !

Dire que Mika n’a pas déçu serait largement en dessous de la vérité … Entouré d’incroyables professionnels, Anssi Nykänan à la batterie et Esa Kotilainen aux claviers avec quelques "heures de vol" et un talent à l’avenant, le formidable guitariste Timo Kämäräinen d’une aisance inouïe et pour finir Eeva Koivusalo, l’énigmatique et discret mais on ne peu plus efficace bassiste, le casting était complet pour un spectacle de la plus haute tenue, avec dans le rôle de "l’entertainer" de la soirée, l’inénarrable Mika Järvinen.

Au sein de Crazy World, Mika délaisse (sur scène à tout le moins) la guitare pour se consacrer uniquement au chant et aux acrobaties afférentes, avec pour résultat un spectacle total ! Les compositions de Crazy World sont à la fois techniquement abouties, puissantes et fortement mélodiques. En grand fan de Led Zeppelin, Mika avait également souhaité ajouter à son répertoire 3 reprises du groupe légendaire, dont le tube planétaire "black dog", magnifiquement mis en rythme par Anssi derrière les fûts.Mika va quant à lui successivement se saisir d’un projecteur pour éclairer ses petits camarades, la foule, ou pour s’inonder le visage de lumière sur le slow "Alice", puis parcourir la scène de long en large en poussant des cris stridants et en gesticulant pour exhorter la foule à la suivre ; vient ensuite le moment de la communion, lorsque Mika franchit les barrières pour aller se jucher sur la scène sur laquelle Mike Manring officiait une heure plus tôt, au milieu de la foule donc. Il y admire d’abord pensivement ses petits collègues jouer un passage instrumental avant de faire monter un spectateur sur scène pour danser une gigue endiablée avec lui ! Toujours torse et pieds nus, bien évidemment (c’est la tenue de rigueur de Mika sur toutes les scènes du monde), Mika fera encore une frayeur à l’organisation en escaladant les infrastructures de la scène, le micro profondément enfoncé dans le pantalon pour la circonstance!

Par delà les facéties du leader de Crazy World, le groupe nous a à nouveau offert à Saint palais une prestation de très haute tenue à laquelle le public, au plus fort de son affluence, a réagi avec une ferveur au moins similaire à celle connue pour le show de 5 :15 en 2005. Pour les amateurs (dont je suis), le claviériste était venu avec dans ses bagages un véritable Hammond et son Leslie, ainsi qu’avec un Mellotron original de la grande époque. Voilà qui contribue également à la chaleur du son "Crazy World". Le rappel réservait une surprise de taille : les deux coqueluches de la soirée réunies sur scène, à savoir Crazy World et Mike Manring. Mike qui va, l’espace de deux titres, se fondre au groupe comme s’il en avait toujours fait partie, avec en prime ce sourire naturel toujours indéfectiblement vissé aux lèvres, et qui en dit long sur le plaisir qu’il prend à jouer en toutes circonstances. N’est de bonne compagnie qui ne se quitte, et c’est sur ce final en apothéose que s’achèreva l’édition 2006.

En clôture du festival, Sébastien Monteaud a pronostiqué une édition 2007 s’étalant sur 3 jours. Au moins 9 groupes à se mettre sous la dent donc, et une façon de compenser la pénurie de festivals évoquée en introduction ! Un grand bravo à l’organisation Crescendo, et on prend rendez vous pour 2007 !

Photos et compte-rendu, Serge Llorente

(Retrouvez toutes les images du festival sur www.progpix.com)

Voir aussi les articles liés :Interview d'Hamadryad  et  Interview de Spaced Out

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