GREENWALL

A l’occasion de la sortie de "From the treasure box", il m’a semblé intéressant de soumettre Andréa Pavoni à la question…

Interview réalisée par Bruno Cassan

Koid'9 : 10 ans entre "Il petalo" et "Electro" et 5 entre "Electro" et le petit dernier. Comment peux-t-on expliquer de si longues gestations ?

J’ai enterré "Il petalo del fiore" depuis 10 ans. Et maintenant, je publie celui-ci grâce à Mauro Moroni (Mellow Records). Aujourd'hui, nous sommes toujours en activité et c’est ce qui compte. En réalité, "From the treasure box" était prêt depuis 2 ans déjà. Mais des problèmes avec la maison de disques ont fait que j’ai dû attendre avant de le proposer.

K9 : Qui a fondé le groupe ?

Je ne suis pas le fondateur mais Fabio Ciliberti (basse) et moi sommes les plus anciens. En fait, même si "Il petalo..." est sorti sous le nom de Greenwall : le groupe s'est formé en 99.

K9 : Le premier album a été unanimement salué. Que peux-tu dire sur cette période et sais-tu combien de copies en avez-vous vendu ?

Je n'ai aucune idée du chiffre. Cette période est vraiment très loin (1988/1989). J’étais jeune et inexpérimenté. J’ai tout enregistré en studio en un week-end jouant la plupart des instruments ainsi que le chant. Il n’y a rien d’autre à dire. Si j’avais la possibilité de le réenregistrer, je le ferais dans une direction complètement différente. D'ailleurs, sur scène, nous sommes loin de la version originale.

K9 : Venons-en au nouvel album. Je trouve que tu maintiens une sorte d'écriture classique dans ton travail qui crédibilise l’ensemble mais j’ai trouvé "Treasure" moins exubérant que le premier. Qu'en penses-tu ?

Dans un certain sens… oui. La vérité est que je n’ai pas besoin d’être exubérant dans ma musique. Quand j’étais jeune, j’étais assez obséquieux. Maintenant, je préfère utiliser mon énergie au ressenti. Je n’ai pas besoin d’être "uptempo" pour être satisfait musicalement.

K9 : Peut-on dire que "Nonno" est la genèse de "Preludio to the end" ?

Non. On peut même dire le contraire. "Preludio" a presque été entièrement composé en 1983 alors que "Nonno", lui, ne date que de 1989. Je n’ai que 3 morceaux qui soient en inter relation : il y a "Preludio to the end", "Il Petalo del fiore" et "Prelievo" qui lui est l’exacte genèse de "Petalo". "Prelevio" devant apparaître dans un prochain album.

K9 : Y a-t-il une influence de King Crimson et de jazz-rock sur ce morceau (preludio) ?

Nous avons participé à un tribute à King Crimson en 2004 ("The letters") mais je ne peux identifier aucune relation avec King Crimson sur ce morceau. D'un autre côté, il y a une connexion avec le jazz-rock. Quelqu'un m'a dit qu’il y entendait quelque chose venant de Weather Report mais comme c’est un groupe que je connais très peu…

K9 : Pourquoi n'as-tu pas écrit une fin emphatique à ce morceau. J’avoue que cela m’a un peu déçu ?

Je ne sais pas ce que tu entends exactement par emphatique. La fin de ce morceau est remplie d’extravagances de claviers et de piano romantique, je ne peux concevoir à mon sens plus emphatique.

K9 : Tu as toujours eu de bonnes chanteuses...

Oui, je trouve qu'une voix féminine colle mieux à mon écriture qui est souvent "dark". ( ??? là, j’avoue que je comprends pas !!!)

K9 : Je regrette que tu ne chantes plus, tu as pourtant une bonne voix.

Je ne pense pas. Chanter n'est pas mon rôle : la fonction même de chanteur induit celle de leader dans l’esprit des gens, ce qui m’est impossible sur scène.

K9 : Y a-t-il un sens caché à l’histoire de "Pollicino" ?(politique par exemple ?)

"Pollicino" parle de mon père. Le regard que j’en avais quand j’étais enfant. "Abbiamo ragione", elle, parle de politique sociale.

K9 : Quel est le titre de la chanson fantôme et pourquoi est-elle cachée ?

Je ne me rappelle pas pourquoi nous avons décidé de cacher ce morceau, c’est trop loin. Probablement parce que le livret était déjà prêt et que nous ne pouvions plus rien y ajouter. Le titre est "là, dove" ("there, where"). Malheureusement, nous n’avons donc pas pu publier les paroles et, dans ce cas précis, les paroles sont plus importantes que la musique, mais c’est un petit morceau et ça ne manque pas trop.

K9 : Quelques mots sur le superbe livret …

Ce livret est une sorte de miracle. Je suis fier d’être considéré par Serena Riglietti comme un ami, qui est un(e) des plus talentueux illustrateurs italiens. Elle a, notamment, réalisé les illustrations des séries Harry Potter en Italie et a participé à de nombreuses performances en Italie et à l’étranger. Je sais qu’elle a apprécié le travail qu'on a fait ensemble sur cet album, marier la musique au graphique et j’espère retravailler avec elle dans le futur. Si vous voulez visiter son site : www.serenariglietti.it.

K9 : Composes-tu 100% de la musique de Greenwall ?

Quasi. Sur "The secret passage" ("The colossus of Rhodes"), il y a quelques esquisses composées par Alfredo de Donno.

K9 : Quel est le parcours de tes acolytes. Jouent-ils dans d’autres groupes ?

Riccardo a son propre groupe (La Vendetta di Montezuma) qui est plus ou moins un prog band également. Michela chante dans un groupe de reprises pop. Stefano est professionnel et joue où on le demande. Les autres jouent notre musique !

K9 : Jouez-vous souvent en live ?

Pas très souvent malheureusement. Nous connaissons tous la situation du prog, mais l’Italie n’est vraiment pas le meilleur endroit pour en jouer.

K9 : Comment as-tu été contacté pour jouer sur "Kalevala" et "Colossus of Rhodes" ?

Marco Bernard nous a appelé prétendant qu’il avait apprécié nos albums précédents.

K9 : Sur Colossus, difficile de succéder à la grande pièce de Leviathan ?

Nous ne pouvions décider de l’ordre mais je suis d’accord avec toi, le morceau de Leviathan est vraiment bon mais j’ai également une très bonne opinion de notre morceau !

K9 : Es-tu toujours en contact avec Corrado Sardella (Doracor) ?

Malheureusement non, mais je crois savoir qu’il va sortir un nouvel album ces jours-ci.

K9 : Veux-tu ajouter quelque chose ?

Nous voulons jouer à l’étranger et nous jouerons partout où on nous le demandera !!

A lire, parue dans le même numéro de Koid9, la chronique de From The Treasure Box