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Paru le 28/04/2015

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INTERVIEWS : KOID9 LES A CUISINES POUR VOUS !

Vanden Plas - Interview Andy Kuntz - 3 avril 2010 (paru dans le Koid9 n°74)

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(1) "Roue" : de "rouage". Non, ce n'est pas une faute de frappe

Propos recueillis par Benoît Herr en marge du concert de ChristO à Kaiserslauten le 3 avril 2010

À mon arrivée dans les splendides locaux du Pfalztheater de Kaiserslautern (Palatinat), dans l'après-midi du 3 avril dernier, Andy Kuntz, chanteur, leader et principal compositeur du groupe allemand de metal Vanden Plas, était attablé avec ses collègues dans le hall. Ils évoquaient l’enregistrement de "The Seraphic Clockwork", leur dernier opus en date, alors même qu'ils donnaient une représentation de Christ0 le soir même.

Salut Andy. Comment se fait-il que l’enregistrement de votre nouvel album prenne ainsi le pas sur la représentation de ce soir ?

Nous sommes tous très auto-critiques, et nous souhaitons que l'album soit absolument parfait. Et comme nous avons une première écoute presse le 9, soit dans 6 jours, c'est un peu le stress... Nous voulons que ce soit le meilleur album réalisé par Vanden Plas. Nous sommes tous convaincus que nous tenons là le meilleur matériel que nous ayons jamais eu, alors que nous avons déjà enregistré pas mal de choses. Ce matériel est le plus mûr que nous ayons à notre disposition. D’ailleurs, tu vas pouvoir en juger par toi-même puisque je vais t’en faire écouter quelques extraits quand nous aurons fini cette interview. Je ne devrais pas, mais que ne ferais-je pour toi...

Ces extraits ne sont pas encore finalisés, ils sont à l’état brut, mais tu pourras quand même te faire une petite idée. Nous voulons que ces morceaux soient retranscrits du mieux possible. Comme nous avons passé 6 mois en studio, nous sommes très exigeants sur le résultat. Ça fait d’ailleurs plusieurs semaines que plus personne ne critique le fond, mais nous préférons retourner chaque pierre trois fois (expression allemande) pour être bien sûrs que tout soit parfait.

Nous voulons aussi jouer plus en Live. Comme tu le sais, nous jouons déjà pas mal d’opéras rock, mais nous souhaitons à présent faire des tournées avec Vanden Plas. Le théâtre de Kaiserslautern n’est pas un souci pour nous puisque les gens en Allemagne nous connaissent bien à présent et ils viennent naturellement nous voir. En revanche pour faire une superbe tournée avec Vanden Plas, il nous faut un album super fort, qui sonne du mieux possible évidemment. Et c’est de ce genre de choses dont nous discutions ensemble tout à l’heure en t’attendant, lorsque tu es arrivé.

Vous avez enregistré pendant 6 mois  ?

On n’a pas véritablement enregistré pendant 6 mois, mais les sessions se sont étalées sur 6 mois. Nous allions aux studios Bazement de Markus Teske à Strinz-Trinitatis. Comme tu le sais pour y avoir déjà passé un certain week-end enneigé, ils sont situés en montagne à plus de 150 kms de chez nous. Nous n’enregistrions pas tous les jours surtout que nous avions aussi pendant ce temps là, des représentations de Christ0 au Pfalztheater de Kaiserslautern, qui se sont déroulées sur 4 mois. Donc il a fallu planifier tout ça très en amont pour pouvoir sortir l’album début juin.

Est-ce que ça signifie que la période des opéras rock est terminée pour vous  ?

Non, non, bien sûr que non  ! Surtout que le thème de "The Seraphic Clockwork" est encore un concept, une histoire qu'on peut monter en opéra. Ça raconte l’histoire d’un horloger vivant à Rome au XVIème siècle, qui a une vision lui ordonnant de construire une horloge géante. Il la construit donc à partir des plans d’Antikythera, une montre qui a réellement existé et trouvée sur une galère qui datait du 1er siècle. Mais, l’horloge géante a une telle gravitation qu’elle ramollit les berges du temps et permet à l’horloger de remonter dans le temps. Il se retrouve ainsi en l’an 33 après JC. C’est là qu’il aura une mission ayant pour but d’éviter une catastrophe, seize siècles plus tard. Il s’agit donc d’un thème particulièrement intéressant, mêlant science-fiction et évènements bibliques, méritant sans doute d’être développé au sein d’un opéra rock. Je suis l’auteur des textes et je pense être allé plus loin qu’avec "Abydos".

Mais que sont devenus les projets dont tu m’avais parlé la dernière fois, concernant la suite de Christ0 et ceux avec Ludus Danielis  ?

En ce qui concerne Christ0, comme tu as pu le constater, on l’a monté une deuxième fois et c’est un vrai privilège que de pouvoir profiter de la scène et de toute l’infrastructure du théâtre pour promouvoir l’album. Ce serait évidemment mieux si on avait pu le faire à l’échelle mondiale, mais c’est déjà pas mal comme ça. Et c’est cool de voir venir chez nous de nombreuses personnes pour assister à ces pièces dans ces conditions particulières. Mais ce qui nous tient encore le plus à cœur c’est le groupe et en particulier d’être nous tout seuls sur scène.

Est-ce que tu as déjà des plans pour la mise en scène du nouvel album  ?

Oui, j’en ai déjà. D’ailleurs, je vais te les envoyer par mail la semaine prochaine, comme ça tu verras par toi-même. Tout le concept a déjà été pensé, mais nous avons encore un autre concept pour Augsburg. Nous avons une demande de cette ville pour 2012 sur un projet qui peut ressembler à ce qu’était Ludus Danielis, c’est à dire une pièce écrite pour la scène et non pas un album de Vanden Plas.

Mais, vous allez quand même partir en tournée avec Vanden Plas, n’est-ce pas  ?

Oui, bien sûr  ! L’album sortant début juin, nous avons juin, juillet et août pour la promotion et à partir de septembre, nous mettons au point une tournée internationale sur deux mois en commençant par le Benelux. Nous voudrions bien sûr tourner à nouveau en France, mais nos anciens contacts dans votre pays ne portent plus leurs fruits pour l’instant. Je ne pense pas qu’il y ait une désaffection subite du public français pour Vanden Plas, mais pour moi il s’agit plutôt d’un problème de budget ou de promotion de la part des tourneurs. En tous cas, on a l’impression que le lien avec la France s’est un peu distendu, c’est dommage, nous le déplorons, mais nous aimerions bien le reconstruire et donner une dizaine de concerts en France. Paris, Lyon, Bordeaux, Lille et puis peut-être un peu dans le Sud. En Allemagne, nous en ferons également une dizaine.

Et que devient Ludus Danielis, finalement  ?

Nous en avons vendu les droits à un grand éditeur allemand qui essaye de le proposer à l’heure actuelle. Pour l’instant il ne l'a pas vendu mais ce n’est pas très inquiétant car nous ne travaillons pas sur la même échelle du temps. C’est du théâtre et comme tu le sais, les plannings sont finalisés un an et demi à l’avance. D’un autre côté, il est possible aussi que ça ne donne rien, mais nous sommes déjà très heureux de pouvoir jouer Christ0 dans un deuxième théâtre. Tu sais, il y a quelques années, je n’aurais jamais pu imaginer écrire des opéras ock et jouer pour le théâtre comme nous venons de le faire.

Au fait, comment en êtes-vous venus à monter une nouvelle fois Christ0 ici à Kaiserslautern  ?

Les gens d’ici sont venus le voir à Munich. Ils en sont revenus avec plein de nouvelles idées pour une autre mise en scène. Tu sais, ce n’est pas seulement parce qu’on m’aime bien ici mais c’est surtout grâce à la faculté de raisonnement de Johannes Reitmeier, qui recherche le succès pour son propre théâtre, qu’on a donc pu monter une deuxième fois la pièce pour 16 représentations. Ludus Danielis, nous ne l’avons pas joué tant de fois. Le fait qu’il y ait des références bibliques, ça plait à tout le monde et c’est un atout pour être sélectionné aussi. Les 16 représentations au Pfalztheater (d’une capacité de 700 personnes) ont toutes été sold-out, ce qui est la matérialisation d’un rêve complètement inespéré, je dois te l’avouer.

Comment te prépares-tu à de telles représentations  ?

En général, je dors chez moi la veille du spectacle. Après m’être levé, je fais des essais de voix. Je répète quelques textes car parfois il y a un laps de temps de deux semaines entre deux représentations. C’est donc très important car si je fais une erreur ou si j’ai un trou de mémoire au théâtre tout le monde s’en aperçoit  ! Avec Vanden Plas, si je fais un lapsus ou une erreur, personne ne le remarque. Ensuite, j’arrive au théâtre vers 16 heures. Puis on fait les balances. On se repose une ou deux heures. Enfin, après le spectacle, on signe quelques autographes.

Quelles sont les différences entre le spectacle de Christ0 à Munich et celui de Kaiserslautern  ?

Les gens de Kaiserslautern ont essayé d’en faire une version plus accessible. C’est plus métaphorique  ; par exemple, il n’y a plus de carcasse de bateau visible sur scène. À la place, on trouve des containers rouillés, qui figurent la carcasse de bateau. Et puis, bien que le décor soit assez moderne, nous jouons malgré tout des scènes historiques, comme par exemple la scène du duel, qui est une véritable mise en scène d’escrime à proprement parler. D’ailleurs, afin de bien me préparer à cette scène, j’ai suivi un entrainement d’escrimeur assez astreignant pendant deux heures tous les jours pendant 8 semaines. À la fin de cet entrainement, je t’avoue que j’étais complètement sur les genoux. Ensuite, il y a également de nouveaux morceaux. Bon, certaines personnes qui ont vu les deux versions trouvent que celle de Munich est l’originale, la vraie. Mais ceux qui n’ont vu que celle de Kaiserslautern la trouvent absolument grandiose. Tu sais, les gens ont toujours, quoi que tu fasses, des a priori  !

Enfin, la scène du Pfalztheater étant plus grande en superficie, il y a plus de figurants. Nous travaillons plus avec le chœur tout au long de la pièce, ainsi qu’avec le corps de ballet. Il y a par moment jusqu’à 70 personnes sur scène  ! Donc, visuellement parlant, on remplit mieux l’espace qu’à Munich.

Par ailleurs, j’ai remarqué que tu t’étais lancé également dans la production de groupes musicaux tels que Red Circuit.

Ah oui  ? Tu as écouté  ? Ça t’a plu  ?

Oui.

Ce n’est pas la première fois que je réalise la production d’un album. J’avais déjà produit il y a quelques années un autre groupe allemand pour SPV. Et puis j’avais produit mon propre album solo, Abydos. C’est l’un de mes objectifs dans la vie. C’est moi qui assure la plupart du temps dans le studio avec Vanden Plas. Stephan (Lill NdlR) est là aussi parfois, mais les autres ne sont pas réellement concernés. Même si sur nos albums il est écrit "produit par Vanden Plas", j’en assume au moins les trois quarts. Néanmoins, il est juste de créditer toute l'équipe car Vanden Plas ne serait pas Vanden Plas sans le talent des musiciens qui le composent.

Quelles sont vos attentes, commercialement parlant, pour ce nouvel album  ?

Déjà, dans un premier temps on aimerait bien ne pas perdre en termes de ventes par rapport aux précédents albums. Il paraît d’ores et déjà bien accepté et les quelques retours que nous avons sont encourageants. Nous en avons joué quelques extraits il y a quelques semaines en Belgique et le public était ravi. C’était dans le cadre d’un mini-festival, dans un club du côté de Mons et nous sommes passés les derniers vers 1 heure du matin. Les gens étaient tous restés. Donc je pense qu’il y a une réelle attente du public. J’espère vendre au moins 20000 exemplaires de "The Seraphic Clockwork" et tout ce qui sera au-dessus de ce chiffre sera bien évidemment le bienvenu. Notre nouveau label, Frontiers, nous a fait miroiter le Japon, pays dans lequel il y a un véritable intérêt pour notre musique. Il est malheureusement bien clair que le groupe ne peut pas vivre qu’avec les ventes de disques surtout dans notre cas en ne sortant un album que tous les quatre ans  ! Ça ne suffit pas mais ça représente une base solide. On espère aussi que l’album sera favorablement reçu par la presse parce ça aide quand même quoi qu’on en dise  !

Koid’9  : Merci de m’avoir reçu.

AK  : Tu seras toujours le bienvenu  ! Merci à toi d’être venu nous voir  !

Benoît Herr, avec le "coup de main" logistique fort apprécié de Gilles Masson

A lire également la chronique de The Seraphic Clockwork par Gilles Masson, parue dans le même numéro de Koid9

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