Musiciens : Christian Vander, Claude Engel, Francis Moze, François Cahen, Teddy Lasry, Richard Raux, Klaus Blasquiz, Alain Charlery.

Un pavé ! Un pavé brûlant dans la mare du Rock foisonnant du début 70, voilà ce que représente cet album, double LP qui plus est, en termes de carte de visite. La pochette est célèbre… et incongrue ! La musique est étrange, totalement nouvelle. Le message en Kobaïen, virulent et passionné, étonne. Les prouesses musicales et vocales impressionnent.

30 ans plus tard, cet album n’a pas vieilli (le son peut-être, la musique non !) et on reste subjugué par la beauté de "kobaïa" ou de "thaud zaia", par la complexité de "schxyss" et par le superbe "stoah". Ceci dit, de par son foisonnement d’idées et ses références au jazz, ce premier disque reste difficile à assimiler et n’est pas à conseiller au novice désireux d'entrer dans le monde de Magma.

Musiciens : Christian Vander, Louis Toesca, Francis Moze, François Cahen, Teddy Lasry, Louis Sarkissian, Klaus Blasquiz.

Trois morceaux seulement sur ce second opus, signés Vander, Lasry et "Faton" Cahen.

Si le message de Magma demeure inchangé, sa forme est ici encore plus complexe et torturée. Le titre "riah sahiltaak" en est le parfait reflet avec ses incessants breaks, changements de rythmes et ses nombreuses parties chantées. Il n'est pas rare que l'on ait un peu de mal à appréhender ce disque ébouriffant et contrasté.

Signalons que la réédition CD comporte la pochette (très sobre !) voulue par le groupe à l’époque, en remplacement du hideux volcan stylisé imposé lors de la sortie par Philips.

 

Musiciens : Christian Vander, Jannick Top, René Garber, Claude Olmos, Jean Luc Manderlier, Teddy Lasry, Stella Vander, Klaus Blasquiz et quatre choristes.

Sept titres enchaînés formant l’œuvre la plus aboutie, la plus forte, la plus inspirée des Kobaïens. S’il n’y a qu’un seul album de Magma à posséder, y’a pas de doute, c’est celui là ! "Mekanik…" est une sorte d’OVNI, un truc impensable, un chef d’œuvre improbable et évident. Comment commenter un disque pareil ? Que dire devant la Joconde ? Que rajouter à Guernica ? Comment décrire la fusion entre grâce et énergie ?

Disons simplement que les points culminants de l’album sont "mekanik kommandoh" et "kreuhn kohrmahn" et que si un grand frisson ne vous parcourt pas et que les larmes ne vous montent pas aux yeux à l’écoute de ce prodige, c’est que nos cerveaux et nos cœurs ne fonctionnent pas de la même manière.

 

Musiciens :Christian Vander, Jannick Top, Gérard Bikialo, Michel Graillier, Brain Godding, Stella Vander, Klaus Blasquiz.

Nombreux changements de personnel depuis "Magma II" et le groupe intègre ces nouveaux musiciens pour proposer une évolution majeure dans sa musique. La forme change, devient épique, le message devient conte et l’ensemble plus Rock, plus percutant encore, avec des crescendo vertigineux et des paroxysmes qui laissent pantois.

Magma raconte ici l’histoire de Köhntarkösz pénétrant dans la tombe d’Emehnteht-Ré. La poussière de ce lieu devient alors magique et lui expose une vision extatique de l’Égypte ancienne. Ce morceau est d’une force inouïe, d’une beauté rare et constitue sans aucun doute l'un des chefs d’œuvre de Magma.

Il faut mentionner l’excellent "ork alarm" composé par Jannick Top.

 

Musiciens : Christian Vander, Jannick Top, Stella Vander, Klaus Blasquiz

Un excellent disque, très technique, axé sur les voix qui sont ici magnifiques. Cet album est un peu méconnu des amateurs de Magma et pourtant, il est majeur dans la discographie du groupe. Toutes les qualités mélodiques de la formation sont rassemblées et magnifiées par une instrumentation sobre et efficace. Ses douze titres forment un tout indissociable préfigurant l’ossature de "theusz hamtaahk". "Wurdah Ïtah" a d’ailleurs été une sublime révélation pour beaucoup lors de son exécution en public pendant la tournée des 30 ans de Magma, avec il faut insister là dessus, des chants absolument merveilleux.

 

Musiciens : Christian Vander, Bernard Paganotti, Gabriel Federow, Didier Lockwood, Benoît Widemann, Stella Vander, Klaus Blasquiz, Jean Pol Asseline.

Magma est un groupe de scène qui n’a cessé de parcourir l’Europe depuis plus de 30 ans. Et c’est sur scène que sa musique prend sa véritable dimension. La plupart des fans ont pris la claque de leur vie en assistant à un concert du groupe et en 1975, c’était le meilleur moment pour la prendre, c’te claque ! Beaucoup de changements de personnel avec l’arrivée du violoniste Didier Lockwood (dont le violon aérien et suraigu contraste idéalement avec le grondement de la section rythmique), du pianiste Benoît Widemann, de l’immense bassiste Bernard Paganotti. C’est sans doute la meilleure formation de Magma de tous les temps. Et puis c'est tout !

Toujours cette dualité entre beauté sereine "lihns" (la pluie ) et la puissance tellurique de "kohntark II" de "köhntarkösz". L’adjectif explosif me semble le mieux convenir à ce monstrueux "kohntark II" avec sa batterie qui cogne de plus en plus fort, sa basse omniprésente, son violon incroyable d’énergie et son envolée finale qui fait décoller l’auditeur.

Bon, ce "Magma Live" est devenu "Magma Hhaï" en version CD, je ne sais pas pourquoi.

 

Musiciens : Christian Vander, Bernard Paganotti, Jannick Top, Michel Graillier, Lucille Cullaz, Stella Vander, Klaus Blasquiz, Catherine Szpira, Patrick Gautier, Alain Hatot, Pierre Dutour.

Retour de Jannick Top pour cet album où le bassiste compose le morceau phare "de futura", titre halluciné, répétitif, peu axé sur les voix mais habité d’une progression rythmique ahurissante et hyper technique. On note aussi la présence du titre "weidorje", écrit par Bernard Paganotti, très différent du style habituel, avec une ambiance orientale, très calme mais pénétré d’une basse percutante. Une jolie réussite qui possède le nom du groupe que fondera "Paga" après cet album (Weidorje).

On note sur ce disque que les titres sont moins longs, moins torturés et plus variés. La forme a changé, le fond aussi avec une nette baisse de la virulence du groupe et une diminution sensible de l’agressivité. Le volcan semble s’apaiser…

 

Musiciens : Christian Vander, Gérard Bikialko (1,2,4,6) , Micky Grailler (1,2,4) , Benoît Widemann (3) , François "Faton" Cahen (5) , Jean Luc Manderlier (5,6) , Francis Moze (5) , Jean-Pierre Lambert (6) , Jannick Top (1,2,4), Bernard Paganotti (3), Claude Olmos (1,4), Marc Fosset (6), Gabriel Federow (3), Didier Lockwood (3), Klaus Blasquiz, René Garber (5,6), Teddy Lasry (5), Yochk’o Seffer (5), Louis Toesca (5)

"Enregistré avec les moyens du bord", c’est écrit sur la pochette ! Eh ben, ça s’entend aussi car le son est vraiment limite (voire pire que ça) tout au long de cet album. Je pense qu’il était intéressant de faire connaître certains fonds de tiroir aux amateurs de Magma. Des titres comme "om zanka" ou "sowiloï" sont bons mais tellement noyés dans le souffle et le bruit de fond qu’ils en perdent toutes leurs qualités. Pour fans ultimes, quoi !

 

Musiciens : Christian Vander, Benoît Widemann, Dominique Bertram, Stella Vander, Klaus Blasquiz, Guy Delacroix, Lisa Bois, Tony Russo.

C’est sûr, Magma a changé. D’ailleurs le disque est étiqueté Christian Vander’s Magma. Cet album comporte sept titres plus courts, plus concis, censés condenser l’esprit et la musique du groupe. Le son semble plus léger, moins fourni qu’auparavant malgré la présence des deux bassistes (Stoht Ürgon et Wurd Gorgo). Cela dépote malgré tout pas mal ! Le morceau "maahnt" est absolument diabolique par sa rapidité, par les grognements des deux monstres (un par enceinte) et par son incroyable ligne de basse.

Il y a un titre magique : "dondaï", sorte de ballade amoureuse (c’est sous-titré : to an eternal love) dansant sur un rythme répétitif et lancinant, où une voix venue d’ailleurs vocalise avant que les chœurs ne viennent la soutenir. Le résultat est de toute beauté, d'une douceur peu commune alliée à une interprétation littéralement aérienne. Un grand moment !

Musiciens : Christian Vander, Klaus Blasquiz, Stella Vander, Liza Deluxe, Claire Laborde, Maria Popkiewicz, Didier Lockwood, Gabriel Federow, Jean-Luc Chevalier, Patrick Gauthier, Benoît Widemann, Bernard Paganotti

La production discographique de Magma est abondante, surtout parce que le groupe existe depuis 35 ans, pas parce que les kobaïens ont pris l’habitude de sortir un disque dés qu’une composition est enregistrée. La démarche de Christian Vander est celle d’un perfectionniste constamment insatisfait de la qualité de sa musique et qui répugne à présenter une œuvre inachevée ou imparfaite.

De fait, il existe 10 albums studio de Magma et autant de live, qui reflètent tous, à un instant privilégié, le groupe à son maximum musicalement, techniquement et au niveau de l’inspiration.

Comment hiérarchiser des titres aussi sublimes que différents ? Pourquoi mettre "Mekanik …" en exergue et passer "de futura" sous silence ?

Pourtant, après concertation, "Retrospektïw 1 & 2" mérite une attention toute particulière. C'est pourquoi nous avons pris le parti de le détailler un peu plus, de le promouvoir en quelque sorte. Il s'agit sans conteste d'un album d'île déserte voire même de tombeau, si tant est qu'il y ait des platines 33 tours dans l’au-delà.

Magma est sans conteste un groupe de scène, c’est à dire que face à son public il prend une dimension humaine et inhumaine insoupçonnable sur ses enregistrements. Ceux qui ont vu le groupe avant 1980 comprendront facilement ces propos. Pour les autres, il faut expliquer que la puissance du groupe à cette époque enterrait n’importe quel groupe de métal. On parle ici de puissance, de force, d’une impression de "trop", de musique si impitoyable qu’elle explose le cerveau des spectateurs. Rien à voir avec une puissance vulgaire issue d’un excès de décibels.

Des salles ont chaviré en une seconde sous l’impact d’un "smash" de cymbale.

Des milliers de personnes retenaient leur souffle simultanément, créant un grand "blanc", un "vide" monstrueux.

On ressentait alors une sorte de pulsation, en accord avec tout son être.

On sait alors, avec autant de certitude que d’humilité ce que peut être la Musique, ce que doit être la Musique.

Un tel préambule n'est pas fait pour vous appâter ni vous intriguer. C’est simplement que Christian Vander a raison, dans son scepticisme pessimiste, d’affirmer que les gens préfèrent une musique sans goût et sans effort, une musique grasse et aseptisée qui reflète l’auditeur qui l’écoute. Mais je pense aussi qu’il faut informer les amateurs de musique, leur dire que de telles choses existent, leur répéter qu’il faut essayer au moins une fois dans leur vie de mélomane d’appréhender le monde de Magma !

Et la meilleure façon d’aborder cette musique difficile consiste sans doute à le faire avec ce double live qui révèle, exprime et démontre ce qu’était Magma sur scène au début des années 80.

La version vinyle est certainement préférable au CD : tout d'abord, le visuel du double LP est délirant, l’impact de la page centrale est d’enfer. En plus la pochette du CD n’est plus la même, remplacée par un logo froid et quelconque. Au niveau du son, si le CD est plus "confortable", sa dynamique est assez faible et son rendu peu crédible. Cela sonne mat, plat ou agressif… Avec le 33 tours, on en a les cheveux qui se hérissent… Avec le CD , juste la chair de poule. Par contre, le double CD cache un titre supplémentaire et ça, c’est un argument intéressant.

Bon, passée cette pub pour l’analogique, venons-en au cœur de ce concert. Deux morceaux au programme, et c’est tout ! Bon, plus de 40 minutes chacun. Ah, quand même !

Donc, des interprétations de "Theusz Hamtaahk" et de "Mekanik Destruktiw Kommandoh" parmi les plus cinglantes que l'on puisse être donné à entendre. En 1980, Magma est à son sommet, de par l’incroyable talent de ses musiciens (carrément : Vander, Lockwood, Paganotti, Widemann, Top, Federow etc. Si nous n’avez jamais vu cette formation, vous ne connaissez pas vraiment Magma). Au sommet aussi de par la sincérité et la détermination de ses solistes qui jouent ici dans la note, avec autant de hargne qu’un troupeau de pitbulls. Au sommet encore de par l’homogénéité du groupe, que l’on entend distinctement devenir "un" sur certains passages. Au sommet enfin de par la clarté et la beauté des chants. Quelle force ! Quels timbres ! Quelle douceur !

La voix de Klaus Blasquiz est une apothéose, celle de Stella un prodige. De la rencontre des deux naît la fureur ou la paix. Dans la 2^ème partie de "theusz hamtaahk", les deux voix se répondent, s’affrontent puis se mêlent formant ainsi les passages les plus divins qui soient, une vraie représentation de la beauté, la vraie, celle qui fait fermer les yeux.

Mais il y a un miracle plus grand encore ! ("T’es sûr qu'on n'en fait pas un peu trop, là ?" " Me coupe pas ! Tu déranges mes lecteurs !") . Le miracle, donc, c’est que "theusz hamtaahk" est un morceau parfaitement accessible. Tourmenté certes, construit à la manière Vander, mais tellement mélodique (et énergique) qu’il devient abordable pour tout auditeur attentif, déjà habitué à des musiques élaborées. Bref, le titre idéal à faire écouter à un progster. Plus immédiat que " Köhntarkösz", moins extrême que "Mekanik", le choix qui s’impose pour se faire une idée. Et puis, c’est un titre qui contient tout Magma. Les 2 claviers qui se répondent, les breaks inattendus, les montées progressives, la basse (mais une basse ! une basse !) qui vole et cogne, un batteur qui pousse sans cesse, des chœurs inouïs, des passages psalmodiés, tout quoi ! Comme disait un ami néophyte après un concert "De la messe noire jusqu’à la guerre !"…

La version de "Mekanik Destruktiw Kommandoh" proposée ici est une version de référence. "Mekanik.." c’est la guerre, la révolte, le déferlement sauvage, la rage…En studio, la version d’origine est une folie, la face B (et ouais, c’était en 1972) était pleine de démence et de fureur. En concert , il reste surtout la colère. Alors, oui ,bien sûr, la fin du titre apporte une embellie, un immense espoir, un instant où l’auditeur est transcendé par la Révélation. Difficile d'envisager "Mekanik" dans sa version live comme autre chose qu’une tuerie terriblement lucide, un rush suicidaire, un flash insoutenable de notre misérabilité, de notre non-être. D’ailleurs, l’intro reste terrible avec son célèbre "Terrien, si je t’ai convoqué, c’est que tu le mérites…" une sorte d'ultimatum lancé à la race humaine… et c’est une atmosphère de guerre qui ouvre la 2^ème partie de ce titre. En 1980,Magma atomisait tout avec ce titre, et cette version spectaculaire le prouve.

Décernons une mention toute particulière à la section rythmique : basse et batterie, mais aussi claviers percutés, frappés, tout vient scander le tempo et tout participe à la montée paroxysmique du final. Plus fort ? Ça existe peut-être, mais il va falloir bien chercher…

Ce disque est un témoignage de ce qui a été. Il est fruste, brut, fidèle et authentique. Il mérite l’attention et le respect de tout mélomane digne de ce nom. Un dernier point : ce n’est pas l’auditeur qui décidera s’il aime ce "Retrospektïw 1 &2 " ou pas. Car la musique de Magma, telle l’opium, choisit seule ses adeptes. Si ça ce n’est pas de la magie…

 

Musiciens : Christian Vander, René Garber, Stella Vander, Liza Deluxe Maria Popkiewicz, Guy Khalifa, Didier Lockwood, Jean Luc Chevalier, Benoît Widemann, Bernard Paganotti, Jean Pierre Fouquey, François Laizeau, Dominique Bertram.

En comparaison du fantastique et surhumain "Retrospektïw 1 & 2", "Retrospektïw 3" semble un peu sage, un peu gentil, fade presque. Intrinsèquement, "rétrovision" est un bon titre, bien construit mais apparaît un peu hors sujet. En fait, il rappelle le changement amorcé avec "Attahk" et préfigure "Merci".

 

 

Merci - 1985

Musiciens : Christian Vander, Guy Khalifa, Michel Graillier, Benoît Widemann, Stella Vander, Marc Eliard, Simon Goubert, Jean Pierre Fouquey, François Laizeau et une section de cuivres.

Changement ? Révolution oui ! Titres en anglais, chant en anglais, ambiance Rhythm’n’Blues et surtout départ de Klaus Blasquiz remplacé au chant par Christian Vander himself.

Il ne s’agit pas à proprement parler d’un "mauvais" disque, non. Simplement, ce n’est pas du Magma.

L’hommage à Otis Redding est très beau, vibrant et pénétré, mais ne ressemble en rien aux précédents titres du groupe.

Si cet album était sorti sous le nom d'Offering, cela aurait été parfait. mais là y’a comme une erreur…

Mention toute particulière au titre "eliphas levi", simple et émouvant comme "dondaï" sur "Attahk".

 

Grâce à son label 7^TH Records, Magma a poursuivi le pressage en CD de nombreuses bonnes choses.

Les compilations "Mythes et légendes" et "Kompila" sont d’excellentes introductions à l’univers du groupe.

Des concerts inédits de toutes époques ont vu le jour : Bobino 81, Londres BBC 74, Douarnenez 1992 "les voix", Toulouse 1975, Reims Opera 1976, Bruxelles 71 et le triple CD "Theusz Hamtaahk" issu de la tournée des 30 ans d’existence.

Il est clair que pour le fan tous ces lives sont intéressants voire incontournables. Le concert de 1976 qui contient enfin un chorus de batterie (accompagné à la voix) dans son intégralité et dans toute sa perfection est absolument extraordinaire. Une grande leçon de musique et de puissance !

 

Musiciens : Christian Vander, Klaus Blasquiz, François Cahen, Francis Moze, Teddy Lasry, Jeff Seffer, Tito Puentes, Claude Engel, Zabu.

Déjà, si vous avez cet album en version 33 tours, ne le vendez surtout pas, même s’il s’agit de la réédition de Cryonic, il est devenu rare et n’a été réédité en CD qu’en 1993.

Un peu étrange cet album, qui est du Magma tout en se nommant Uniweria Zekt. Il semble bien que, commençant à être connu en France, Magma aie tenté une percée vers l’étranger sous la conduite de Laurent Thibault.

Du coup, Teddy Lasry et Christian Vander composent 7 titres, moins extrêmes, moins tourmentés, chantés en anglais par Zabu pour certains, qui rassemblent les différentes ambiances et possibilités du groupe.

Au final, ce disque est super réussi, d’abord parce qu’il est joyeux, ensuite parce qu'il montre une facette étonnante de Magma, plus cool, plus facile, plus jazzy et toujours très inspiré.

La guitare d’Engel transcende "you speak and speak and colegram" et fait décoller "altcheringa", les cuivres font exploser la rythmique sauvage "d’africa anteria", superbe titre de Vander qui se termine sur un étourdissant duo batterie-piano, avant que les cris se déchaînent.

Très conseillé.

 

Seventh Records a eu l’excellente idée de sortir en CD ce concert de 1971 dans la série des AKT. En effet, il existe peu de témoignages de Magma en live à cette époque, alors l’amateur du groupe se jettera sur ce disque même si le son n’est pas terrible. Et l’amateur aura raison car il découvrira un Magma survolté, qui joue ses meilleurs titres dans des versions très différentes, avec une énergie indomptable. "kobaïa" passe en trombe et un inédit "sowiloï" devient le summum de ce concert. A noter que la première version de "mekanik destruktiw kommandöh" est présente sur ce live. Assez décevante, cette version, cependant.

 

Musiciens : les 4 ci-dessus

Dans la série des AKT, en voilà un qui est très spécial. En 1973, la nuit après l’enregistrement de "mekanik…, ces 4 musiciens se font une impro en laissant tourner les bandes. Cette jam, cette communion donne naissance à un morceau unique de plus de 70 minutes, appelé "nënèh" (këhr). Que dire de ce long délire ? Ben, c’est le délire total. On ne comprend pas tout, même après plusieurs tentatives d’écoute. De la musique d’extra-terrestres pour les extra-terrestres !

 

Musiciens : Christian Vander, Klaus Blasquiz, Claude Olmos, Michel Graillier, Gérard Bikialo, Jannick Top.

Encore un AKT, enregistré le 14 mars 1974 à la BBC, preuve de l’engouement british pour la musique des kobaïens, cet album ne contient que deux titres : "theusz hamtaahk" et "köhntarkösz".

Avec ce son chaud et précis, un peu de souffle, certes, mais beaucoup de véracité, ce disque est attachant.

"Theusz Hamtaahk" est joué plus lentement qu’à l’ordinaire et l’absence de voix féminine surprend l’auditeur.

"Köhntarkösz" est absolument génial, magnifié par le chant de Blasquiz, véritable leader sur ce titre, cette version est très différente de celle du "Magma live". Autant sur le live de 75, la 2^ème partie tourne au pilonnage systématique, autant en 1974 elle est profonde, dépouillée, austère presque, tout en conservant une énergie toute "magmaïenne". Du super Magma joué par 6 supers musiciens, la classe, quoi !

 

Musiciens : Christian Vander, Klaus Blasquiz, Stella Vander, Gabriel Federow, Patrick Gauthier, Benoît Widemann, Didier Lockwood, Bernard Paganotti.

Déjà, le double LP "Magma Live" est un superbe témoignage de cette tournée 75, alors en plus, ce show de Toulouse, avec une set-list quasi inchangée et un son beaucoup plus fruste, plus vrai, plus fort, c’est un vrai bonheur. Rien d’autre à déclarer.

Musiciens : Christian Vander, Lisa Deluxe, Stella Vander, Yvon Guillard, Alain Guillard, Benoît Widemann, Guy Khalifa, Jean Luc Chevalier, Dominique Bertram, Doudou Weiss.

Concert existant également en vidéo (et DVD), le film montre encore plus clairement que le double CD l’évolution de la musique de Magma. Look agressif et combinaisons à paillettes… c'est un peu exagéré, mais pas tant que ça ! Magma est à la croisée des chemins et essaie une autre voie, un autre message, un comportement différent. La volonté de plaire est évidente, celle de vulgariser le credo du groupe est louable et pour la seule fois, les kobaïens tentent le pari du compromis.

Ce Magma influencé "rythm’n’blues" est difficile à cerner mais pas mauvais pour autant. Simplement, la pulsation est partie ailleurs, l’énergie swingue alors qu’elle grondait, Vander chante alors qu’il était le métronome du groupe, Otis vibre alors que Kobaïa s’éloigne. Mais tous les titres de cette période franchissent très bien l’épreuve de la scène, preuve s'il en est de la sincérité de la démarche.

 

Drôle d’époque, décidément, que ces années 80. Voilà les cadors du groupe qui s’exercent au Jazz-Rock et pondent un disque mettant en évidence les compétences techniques de chacun. Musique démonstrative, bourrée de breaks, de soli, de prétention, on cherche désespérément le supplément d’âme propre à Magma et à Christian Vander. En vain.

 

Musiciens : Christian Vander, Addie Deat, Stella Vander, Jean François Deat, Jean Christophe Gamet, Simon Goubert, Bénédicte Ragu, Alex Ferrand, Julie Vander, Pierre Michel Sivadier, Philippe Dardelle, Isabelle Feuillebois.

Ce concert rappelle que la musique de Magma fonctionne sans le moindre artifice. Par le passé, il est déjà arrivé qu’une panne de courant contraigne le groupe à jouer "mekanik.." uniquement avec un piano et des chants.

Cette performance est reproduite ici avec un répertoire comprenant notamment "zess" et "würdah itah".

Tout au long de ces deux titres, l’auditeur est confondu par la qualité flagrante des arrangements et par la simple beauté du message. Versions majestueuses, pleines de rigueur et de passion, servies par une prise de son propre et sobre, ce singulier album en est devenu intemporel.

 

Musiciens : Christian Vander, Claude Lamamy, Stella Vander, James Mac Gaw, Jean Christophe Gamet, Philippe Bussonnet, Emmanuel Borghi, Julie Vander, Benoit audiche, Ronan Simon, Fred Burgazzi, Isabelle Feuillebois, Yannick Neveu, Antoine Paganotti.

Pour ses 30 ans, Magma présente la trilogie "Theusz Hamtaak" (comprenant "theusz hamtaak", "würdah itah" et "mekanik destrüktiw kommandoh") dans toute la France, et même en Grande Bretagne .

A Paris, le show est à la mesure de l’événement : 6 chanteurs et chanteuses, une section de cuivres, 2 heures et demi de concert, enregistrement vidéo, et tout, et tout…

 

L’idée est de graver sur CD des titres sortis en 45 tours au début des 70s et qui sont devenus totalement introuvables aujourd’hui (dommage, ils auraient pu en compiler d’autres, comme le "Viva Utopia" de Jannick Top ou le EP "Kobaïa/Müh" de 1970).

On pourrait penser que le format 45 tours (4 minutes maxi) ne pouvait correspondre aux morceaux fleuves des kobaïens. Eh bien, c’est faux ! Le groupe était aussi capable de calibrer des petits trésors dans les 3 minutes habituelles, et d’insuffler puissance, rêve, poésie et chaleur en moins de 200 secondes. Le titre "klaus kombalad" (de 1972) le prouve à tous les sceptiques.

 

Musiciens : Christian Vander, Klaus Blasquiz, Stella Vander, Gabriel Federow, Patrick Gauthier, Benoît Widemann, Didier Lockwood, Bernard Paganotti.

Seventh Records a sorti carrément un triple CD de ce concert de Reims qui existait en version "pirate" depuis quelques années. Cet album est un "best-of" en public. Il contient 4 œuvres complètes: "de futura", "theusz hamtaak", "köhntarkösz" et "mekanik…" qui est coupé lors du final (bande incomplète).

Pour la première fois, l’auditeur découvre un instant intense de Magma sur scène : le solo de batterie de Christian Vander. Le titre "Sons et chorus de batterie" détaille en 27 minutes l’impensable travail rythmique et mélodique d’un batteur. Vander en apesanteur, Vander en état de grâce, Vander qui offre son énergie, Vander qui oppose sa version d’un chorus à toutes les autres démonstrations. Un AKT définitif !

 

Musiciens : Christian Vander, Klaus Blasquiz, Stella Vander, Jean Luc Manderlier, René Garber, Jean Pierre Lambert et les chœurs de la Storchhaus.

Il s’agit là d’une version différente de "mekanik destruktiw kommandöh", dont l’intérêt réside dans l’utilisation de chœurs pour accentuer les aspects oniriques de ce morceau. L’ensemble de "mekanik…" est revisité, avec une introduction au piano, une acoustique mate, un ensemble assez lourd et surtout, un manque cruel de rythme (de groove dirait-on aujourd’hui). Le résultat est cependant intéressant, impressionnant par moment mais a perdu, me semble-t-il, la profondeur du M.D.K. d’origine. A découvrir…

 

On se demande d'où vient cette idée un peu bizarre de faire chanter du Magma par des enfants. A priori, il est préférable que les gamins chantent "mekanik…" plutôt que les tubes de la "Star’ac", donc pourquoi pas ?

A L'acquisition de l'objet une fois faite, on a la désagréable surprise de sa durée par rapport au prix : 24 minutes pour un prix quasiment normal. Sommes-nous supposés être riches ?

Au delà des considérations mercantiles, il faut bien convenir qu’une fois passée la surprise, la qualité mélodique de ce titre phare est parfaitement véhiculée par les voix d’enfants. La richesse du motif musical se marie donc bien aux petites voix scandées, criées, parlées, comme si chacune était une nouvelle percussion soulignant l’omniprésence rythmique. Pas mal donc, mais anecdotique…

NB : à quelques exceptions près, seule la discographie de Magma a été abordée ici. Or, Magma est une énorme famille qui se décline en plusieurs autres projets comme Fusion ou Uniweria Zekt, et dont les nombreux membres apportent une contribution musicale indéniable à la musique Zeuhl.

Mentionnons également l’ensemble des albums solos de Christian Vander, qui représentent le futur de la musique de Magma, pour l'heure restée bloquée à 1985 pour le studio. Il existe donc des CD de Christian Vander en tant que musicien de jazz (en trio ou en quartet), en tant que créateur évènementiel (comme pour "les voyages de Christophe Colomb"), ou en tant que leader de Magma ("Les cygnes et les corbeaux" ou le double "Korusz"). Le batteur a participé à des projets essentiels comme le groupe Welcome (avec Simon Goubert), le fantastique Offering (déjà 4 albums au compteur) et bien sûr Vander Top.

Pour le reste, sachez que Paganotti, Top, Lockwood, Gauthier, Goubert, Graillier, Engel, Cahen, Seffer, Moze, Blasquiz, Stella Vander, Lasry et d’autres ont faits des petits. Bon courage pour tous les trouver !